Monumental 2018-1 : Le patrimoine de l'enfermement

Les prisons, généralement situées à des emplacements stratégiques de leur centre, sont de plus en plus souvent abandonnées au profit de sites "extra muros"; leur démolition, comme leur reconversion, pose de multiples questions sur les plans foncier, urbain et architectural, mais aussi social et mémoriel. 
Ainsi en est-il des prisons Saint-Joseph et Saint-Paul de Lyon qui ont fait l'objet d'un vif débat patrimonial quant à leur devenir, et qui ont été respectivement transformées en logements, bureaux et commerces, et en université; celle de Fontainebleau s'est vue successivement réhabilitée en musée national des prisons, puis en immeuble d'habitations ; à Guingamp, un centre culturel s'est installé dans l'ancienne maison d'arrêt...

Tandis que la prison de la Santé, qui fait l'objet d'un vaste programme de rénovation, constitue un cas rare de maintien dans sa fonction d'origine, en ville. Au-delà de la France métropolitaine, l'outre-mer offre l'exemple de territoires entiers voués à l'exclusion. Si la Guyane reçoit les premiers déportés à la Révolution, c'est au milieu du XIXe siècle que s'y développent, ainsi qu'en Nouvelle-Calédonie, les camps de transportation et de relégation.

Autres types d'enfermement par l'éloignement, ces derniers posent, aussi par leur échelle, la problématique plus spécifique de leur protection et de leur conservation. Le dossier aborde enfin le sujet de la mémoire des lieux de transit ou des camps d'internement, notamment du XXe siècle, qu'il s'agisse des bâtiments ou des traces matérielles qui ont pu subsister. La rubrique des brèves portant sur des sujets d'actualité, la liste des immeubles classés au titre des monuments historiques en 2017 et une recension des publications viennent clore ce numéro.