Fille d’une famille d’instituteurs qui l’initie à la peinture, la littérature et la musique, Jacqueline Marval accède tardivement à la carrière d’artiste. Elle a trente-cinq ans lorsqu’elle expose pour la première fois, à la suite d’une première vie semée d’obstacles, au Salon des Indépendants de 1901. Avant-gardiste parmi les Fauves, dont ses amis Matisse et Marquet, elle participe régulièrement aux expositions parisiennes novatrices du Salon d’Automne et des Indépendants ainsi qu’à celles de galeristes d’art moderne comme Berthe Weill, Ambroise Vollard ou Eugène Druet.
Passionnée des Ballets russes, sa présence dans la réalisation du programme décoratif du Théâtre des Champs-Elysées paraît une évidence. On peut aujourd’hui voir dans le choix de cette artiste et des autres peintres et sculpteurs qui y participèrent, la volonté d’une redéfinition globale de l’art qui correspondait à sa démarche comme à celle du lieu et de sa programmation.
Alors qu’aujourd’hui son œuvre est enfin étudiée en profondeur depuis sa mort en 1932, cette Chronique propose d’apporter un regard nouveau sur un tournant clé de sa carrière, la mise en image de l’histoire de Daphnis et Chloé pour la décoration du Foyer de la Danse du Théâtre des Champs-Elysées aux côtés d’artistes comme Antoine Bourdelle, Edouard Vuillard et Maurice Denis.
Préface de Lucien Roux, Comité Jacqueline Marval