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Published on Monday 17 September 2007
Tous les textes de chroniqueurs évoquant la vie à la cour ou relatant les visites d'ambassadeurs étrangers dans les cours islamiques, rendent compte de la magnificence des costumes, du cérémonial, de la majesté du souverain dont la puissance paraît presque surnaturelle. Cet aspect irréel, quelque peu terrifiant, était accentué par la présence d'un masque métallique fixé au casque. L'usage d'un tel masque existait déjà à la période hellénistique...
Plusieurs des objets offerts à l'admiration du public ont déjà figuré dans des expositions internationales, mais c'est la plus grande partie de la collection Furusiyya Art Foundation qui est cette fois montrée à l'Institut du monde arabe.
" À beaucoup de ces oeuvres s'attachent des valeurs d'ordre symbolique et même ésotérique, historique et bien sûr esthétique. Le maniement des armes, lors de guerres, de combats singuliers, de joutes ou de chasses est l'occasion pour l'homme de faire preuve de bravoure. Les exploits cynégétiques, apanage du prince, sont souvent considérés comme symbolisant la victoire du bien et de la justice sur le mal. [..]
Il n'est pas de victoire sans volonté divine, c'est pourquoi beaucoup d'armes ou pièces d'armement portent des inscriptions coraniques et d'autres destinées à conjurer le mauvais sort. [..]
Selon différentes sources, le prophète Muhammad possédait plusieurs épées, chacune portant un nom. La plus importante était Dhu'l-faqâr, qu'il avait reçue dans sa part du butin de la bataille de Badr en 624. Dans des hadîth attribués à des imâm chiites, elle aurait été transmise à Alî par Muhammad sur son lit de mort. Une autre tradition mentionne qu'elle lui aurait été donnée lors de la bataille d'Uhud par le Prophète qui aurait alors prononcé la phrase souvent inscrite sur de très nombreuses armes même tardives : « Il n'est d'autre épée que Dhu'l-faqâr et d'autre héros que Alî ». [..]
La tradition rapporte aussi que Muhammad, puis Alî, attachaient à l'épée un document, la Sahîfah, où étaient précisés les textes régissant la communauté musulmane, sa constitution, en quelque sorte. L'épée, de ce fait, est symbole non seulement de pouvoir, mais aussi de loi. [..] "
In Catalogue de l'exposition Furusiyya. Chevaliers d'Islam. Extraits de l'introduction "Les armes ne parlent pas que de guerre", Marthe Bernus-Taylor, conservatrice générale honoraire de la section d'art islamique du musée du Louvre.
L'exposition est réalisée en partenariat avec la Furusiyya Art Foundation :
L'ambition de la collection de la Furusiyya Art Foundation au consacrée aux arts équestres dans l'islam au, consistait à l'origine en l'acquisition de pièces anciennes, c'est-à dire antérieures au XVIe siècle. Celles-ci étaient, à l'époque, quasiment introuvables sur le marché de l'art et ne faisaient l'objet que de rares mentions dans les ouvrages spécialisés. La prestigieuse collection s'est également ouverte à des objets plus récents, souvent admirables, et couvre aujourd'hui dix siècles (VIIIe-XVIIIe siècles) de production dans son domaine.
Commissariat d'exposition : Bashir Mohamed, commissaire scientifique (FAF), Noel Adams, recherche et administration (FAF), Aurélie Clemente-Ruiz, Eric Delpont, Djamila Chakour (IMA)
Institut du monde arabe (26 juin - 21 octobre 2007), 1 rue des Fossés-Saint-Bernard Place Mohammed V - Paris 5ème. Salle d'exposition temporaire (niveau -1 et -2). Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Tél. : 01 40 51 38 38. Visite conférence (du mardi au vendredi à 14h30 et le week-end à 14h30 et 16h).