Au tournant du siècle, Pierre Bonnard cherche un langage neuf. Il se tourne alors vers la nature et s'intéresse à l'art de Claude Monet.

Ce n'est pas l'impressionnisme qui retient son attention car, dès les premières années du siècle, l'impressionnisme appartient au passé et Monet s'est déjà engagé dans une nouvelle voie, celle qui le mènera aux grandes décorations des nymphéas.

Au début de cette période, Bonnard traverse une crise et doute de son art. « j'ai voulu oublier tout ce que je savais, je cherche à apprendre ce que je ne sais pas. [.] Certes, la couleur m'avait entraîné. Je lui sacrifiais, et presque inconsciemment, la forme. Mais il est bien vrai que la forme existe, que l'on ne peut arbitrairement et indéfiniment la réduire ou la transposer ; c'est donc le dessin qu'il me faut étudier. [.] Je dessine sans cesse. Et après le dessin vient la composition qui doit être un équilibre. Un tableau bien composé est à demi-fait. Et cet art de la composition est tel, qu'avec simplement le noir et le blanc, le crayon, la plume, le burin du graveur, on arrive à des résultats aussi complets et
d'une aussi belle qualité, presque, qu'avec tout l'arsenal des couleurs. » confie- t-'il à son neveu Charles Terrasse en 1914-1915.

En 1911, Pierre Bonnard loue La Roulotte, une maison située à Vernonnet, il l'achète l'année suivante et il y séjourne régulièrement jusqu'en 1938.

À Vernonnet, cinq kilomètres séparent les Bonnard de l'animation créée par la colonie de peintres qui s'est formée autour de Monet. Les deux hommes, qui éprouvent de l'admiration l'un pour l'autre, se voient souvent.

La période retracée par l'exposition, 1908 à 1938, est particulièrement riche dans la vie et l'oeuvre de Bonnard que l'on voit, après un moment de crise, s'orienter progressivement vers une expression toujours plus forte et plus libre de la couleur, une recherche parallèle à celle que mène à la même époque Claude Monet.

Bonnard traite alors tous les thèmes : le paysage principalement, mais aussi les scènes d'intérieur, le nu ou la nature morte, sans oublier la peinture décorative.

Près de 80 oeuvres, peintures et dessins, sont réunies pour évoquer cette période
féconde. L'exposition propose aussi une section de photographies de l'artiste en Normandie. Enfin, de nombreux documents, correspondances et archives, complètent cette évocation du Bonnard « normand ».

Informations pratiques :

 Exposition Bonnard en Normandie (1er avril au 3 juillet 2011)

 Musée des impressionnismes à Giverny : 99, rue Claude Monet - 27620 Giverny

 Accès : entre Paris et Rouen, par l'A13 sortie Vernon ou par le train ligne SNCF Paris Rouen, descendre à la gare de Vernon, puis taxis, bus ou location de bicyclette possible.

 Horaires : Musée ouvert du 1er avril au 31 octobre. Tous les jours de 10h à 18h (dernière admission 17h30). Nocturnes les 1er samedis des mois de juin, juillet, août et septembre

 Tarifs : Plein tarif : 6,50 euros ;Tarif réduit : 4,50 euros. Gratuit pour les moins de 18 ans. Gratuit tous les 1er dimanches de chaque mois, Journées du Patrimoine.

 Catalogue de l'exposition : Bonnard en Normandie, éditions Hazan

Commissariat d'exposition : Marina Ferretti Bocquillon, Directeur Scientifique -
Conservateur au musée des impressionnismes Giverny