Les 84 oeuvres réunies ont été réalisées entre 1850 et 1923 (dessins à la plume, encres, aquarelles, gouaches, graphites, pointes d'argent, pastels) et sont représentatives de l'ensemble des techniques graphiques de la seconde moitié du XIXe siècle.

Elles interrogent la manière dont les artistes se perçoivent et se représentent, l'image qu'ils souhaitent donner au siècle du culte des grands hommes, de l'essor du genre du portrait et de la constitution d'une nouvelle image de l'artiste, largement diffusée.

La technique laisse visible le processus de création. Le dessin est le plus souvent destiné au cercle privé de l'artiste ou du modèle, et non pas exposé.

La feuille dessinée introduit le visiteur au coeur de l'intimité des peintres. Elle invite à pousser la porte des ateliers pour entrevoir les artistes au travail ou surprendre les relations d'amitié, les camaraderies d'ateliers, les affinités esthétiques ou stylistiques.

Les chefs d'oeuvre de la collection y côtoient des feuilles jamais présentées auparavant. Les grands noms y rencontrent des artistes moins connus mais à l'indéniable talent de dessinateur qui méritent d'être découverts ou redécouverts.

Les artistes sont nombreux à s'adonner à un moment ou à un autre de leur carrière à l'autoportrait dessiné. Qu'ils soient académiques (Ernest Meissonier), réalistes (Gustave Courbet) ou néo-impressionnistes (Emile Schuffenecker), quand ils ne sont pas inclassables (Henri Fantin-Latour), qu'ils soient peintres, sculpteurs (Jean-Baptiste Carpeaux) ou poètes (Charles Baudelaire), tous s'observent pour mieux se saisir.

Presque tous se représentent jeunes, au moment où ils cherchent à élaborer leur propre style, à s'affirmer en tant qu'artiste. La plupart se confrontent aux grands modèles de l'histoire de l'autoportrait, aux chefs-d'oeuvre des maîtres du passé. Ils sont nombreux à se dessiner au moment de leur triomphe, de leur reconnaissance officielle. Certains égrènent les autoportraits jusqu'à la veille de leur mort, affrontant leur fragilité physique.

S'ils se concentrent souvent sur leur visage, ils adoptent aussi des attitudes variées et tendent parfois à désacraliser leurs traits (visage minuscule noyé au milieu de la feuille blanche chez Marie Bracquemond).

Informations pratiques :

 Exposition Des vies et des visages, portraits d'artistes du musée d'Orsay, jusqu'au 3 juilet 2017

 Musée de La Cour d'Or : 2 rue du Haut Poirier - 57000 Metz

 Tarifs : Plein tarif : 5 €. Tarif réduit : 3,30 €. Gratuité : pour tout public le premier dimanche de chaque mois.

 Ouvert tous les jours de 9h à 12h30 et de 13h45 à 17h. Fermeture hebdomadaire le mardi. Fermeture les 1er janvier, Vendredi Saint, 1er mai, 14 juillet, 1er et 11 novembre, 24-25-26 et 31 décembre toute la journée.

 Catalogue d'exposition Des vies et des visages, portraits d'artistes du musée d'Orsay, éd. Silvana

Commissariat : Claire Meunier Conservatrice au Musée de La Cour d'Or au Metz Métropole. Leila Jarbouai, Conservatrice au musée d'Orsay