Né à Paris dans une famille prolétaire de la Creuse, André Fougeron fut ouvrier métallurgique avant de commencer à peindre et d'exposer en 1936.

Son travail et son inspiration sont intimement liés à un solide engagement politique en faveur du Front Populaire et des Républicains espagnols. En 1939, il adhère au Parti Communiste Français auquel il restera toujours fidèle.

L'exposition, grâce à des prêts nombreux et prestigieux, propose une véritable rétrospective d'un artiste complexe et passionnant, développeur d'un art qui transcende les choix politiques de sa génération et qui place l'humain au notamment la classe ouvrière au au coeur d'une réflexion esthétique et philosophique d'une remarquable cohérence.

Très actif dans la Résistance durant l'Occupation, il devient responsable en 1942 du Front national des arts et construit une oeuvre dont la modernité n'exclut ni la fidélité à la figuration ni une ambition épique.

A la Libération, il est chargé de l'organisation du tribunal de l'épuration de la scène artistique et de la mise en oeuvre d'un hommage à Picasso pour le Salon d'Automne. Il incarne alors une voie indépendante, celle d'un « nouveau réalisme français », qui s'oppose à une vision de l'art détachée du combat politique et se démarque ostensiblement de la tentation de l'abstraction.

En 1953, il prend fermement position contre la publication dans Les Lettres françaises du Portrait de Staline dessiné par Picasso. Mais son combat pour l'affirmation d'une peinture d'histoire et d'engagement n'exclut pas une attention permanente aux questions de la peinture et de la modernité, regardant bien sûr vers Matisse et Picasso, mais rendant aussi de vibrants hommages à Courbet.

L'exposition, grâce à des prêts nombreux et prestigieux, propose une véritable rétrospective de cet artiste peu reconnu en France.

Cette rétrospective souhaite donner à l'artiste la place qui est la sienne, comme un lien inédit entre les impératifs de la modernité et la fidélité aux convictions, entre la scène artistique qui se bâtit dans les idéaux du Front populaire et de la Résistance et la construction de l'imagerie militante de la figuration narrative qui
lui doit beaucoup.

Commissariat Bruno Gaudichon, avec le concours d'Alain, Gilles et Lucie Fougeron