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Published on Wednesday 26 March 2014
L'exposition Van Gogh / Artaud, Le suicidé de la société offre le regard d'Antonin Artaud sur l'oeuvre de Van Gogh. Son analyse inspirée révèle le sens profond et souvent occulté des toiles et des dessins de Van Gogh.
En s'appuyant sur l'analyse et les expressions d'Artaud, l'exposition propose un parcours inédit à travers des oeuvres de Van Gogh connues de lui et regroupées selon les désignations du poète.
« Mon travail à moi j'y risque ma vie et ma raison y a fondrée à moitié [...]. »
Lettre de Vincent à Theo van Gogh, Auvers-sur-Oise, mercredi 23 juillet 1890.
C'est le galeriste Pierre Loeb qui, avant l'ouverture de la rétrospective Vincent van Gogh organisée au musée de l'Orangerie en 1947, suggère à Antonin Artaud d'écrire un texte sur le peintre.
Antonin Artaud d'abord peu convaincu, change d'avis lors de la publication dans la presse d'extraits d'un livre du Dr Beer, Du Démon de Van Gogh. Artaud, outré par l'analyse du psychiatre, commence sa rédaction sous le coup de la colère à la fin du mois de janvier 1947.
Contestant la thèse soutenue par Beer, il s'insurge contre le jugement porté par la société moderne sur la santé mentale de Van Gogh. En voulant l'empêcher d'émettre « d'insupportables vérités », écrit-il, ceux que sa peinture dérangeait le poussèrent au suicide.
Pour étayer sa thèse, il s'appuie sur les tableaux de Van Gogh découverts à l'occasion de deux brèves visites de l'exposition et précise ses souvenirs en consultant deux livres abondamment illustrés et en écoutant la lecture par Paule Thévenin des lettres du peintre à son frère Theo.
Qu'est-ce que dessiner ? " Comment y arrive-t-on ? ", s'interroge Artaud avec Van Gogh en pensant à ses propres dessins mais aussi à ceux de Vincent tracés d'un trait discontinu, avec des points, des hachures, des crêtes d'encre brune, des traits enroulés sur eux même, des taches d'aquarelle, pour maîtriser la forme, l'air, l'espace, exprimer sans l'enfermer un instant de vie.
« C'est l'action de se frayer un passage à travers un mur de fer invisible, qui semble se trouver entre ce que l'on sent et ce que l'on peut. Comment traverser ce mur, car il ne sert de rien d'y frapper fort, on doit miner ce mur et le traverser à la lime, lentement et avec patience à mon sens. »
Lettre de Vincent à Theo van Gogh, La Haye, 22 octobre 1882, citée par Artaud dans Van Gogh le suicidé de la société © Éditions Gallimard, 1974.
- Exposition Van Gogh / Artaud : Le suicidé de la société, jusqu'au 6 juillet 2014.
Musée d'Orsay, entrée par le parvis, 1, rue de la Légion d'Honneur, 75007 Paris .
Accès métro : Solférino, Odéon / RER C : Musée d'Orsay / Bus : 68, 69, 24.
Horaires : Ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 9h30 à 18h, le jeudi jusqu'à 21h45 .
Tarification : droit d'entrée au musée : plein tarif : 8 € ; tarif réduit : 5,5 €. Moins de 18 ans, adhérents : gratuit
Catalogue d'exposition Van Gogh / Artaud : Le suicidé de la société", éditions Skira-Flammari
Commissariat d'exposition : Isabelle Cahn, conservateur en chef au musée d'Orsay