Citoyen de la monarchie absolue dano-norvégienne, son oeuvre s'inspira pourtant des idées politiques qui marquaient alors l'Europe, celles des Lumières et de la Révolution française.

Abildgaard rentra à l'Académie royale des beaux-arts à Copenhague et compléta sa formation artistique en Italie (1772-1777), où il fit une rencontre décisive : celle du sculpteur suédois Johan Tobias Sergel et par son entremise le peintre suisse Johann Heinrich Füssli, romantique anglophile. À son retour d'Italie, Abildgaard s'arrêta à Paris où il se familiarisa avec l'oeuvre de Nicolas Poussin (1594-1665), tenant sa peinture d'histoire pour modèle du genre.

Malgré un romantisme sous-jacent, l'oeuvre d'Abildgaard réside pour une grande part dans les sphères intellectuelles du genre historique, avec ce que cela implique d'érudition et d'ambitieuse rigueur. Il joua ainsi un rôle important dans le développement du courant néoclassique au Danemark et fut considéré comme le « peintre philosophe » de l'époque.

Dans l'art d'Abildgaard, histoire et satire politique vont de concert : la tradition rivalise avec la rébellion. Le parcours artistique d'Abildgaard est inséparable des idéaux du siècle des Lumières. À partir des années 1770, Abildgaard, attentif à l'évolution sociale, montre un engagement politique critique envers la religion et l'absolutisme, jamais démenti par la suite.

L'oeuvre d'Abildgaard est l'expression d'une culture que l'artiste avait acquise par des lectures variées. Sa riche bibliothèque lui a permis de conforter ses idées politiques et ses conceptions éthiques et esthétiques. La passion d'Abildgaard pour William Shakespeare naquit sans doute lors de sa période romaine. En parallèle il redécouvrit un ensemble de poèmes de source orale gaélique attribués au barde légendaire Ossian. Cet intérêt n'était pas uniquement d'ordre esthétique, mais était également lié au caractère nordique et national de plus en plus émergent à l'époque.

Commissariat d'exposition : Elisabeth Foucart-Walter, conservateur en chef au département des Peintures du musée du Louvre et Thomas Lederballe, conservateur au département des arts graphiques du Statens Kunst Museum, Copenhague.

Conférences d'histoire de l'art au musée du Louvre : Cycle de conférences à 18h30 :

Ce cycle de trois conférences ouvre à une réflexion sur Nicolaï Abildgaard et son époque. Ce peintre et architecte, figure majeure de l'art danois de la fin du XVIIIe siècle, associa une forme caractéristique de l'art nord-européen aux thèmes cosmopolites et universalistes ainsi qu'aux recherches esthétiques nouvelles.

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Informations pratiques

 Musée du Louvre 34, Quai du Louvre, 75001 Paris - Aile Sully, salle de la Chapelle.

 Accès métro : station Palais-Royal/musée du Louvre. Par bus, n° 21, 24, 27, 39, 48, 68, 69, 72, 81, 95. Par voiture : parc de stationnement souterrain accessible par l'avenue du général Lemonier, tous les jours de 7h00 à 23h00.

 Horaires : Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9h à 18h. Les mercredis et vendredis jusqu'à 22h.

 Tarif : Accès avec le billet d'entrée au musée : 9 € / plein tarif, 6 € / tarif réduit (les mercredis et vendredis après 18h). Gratuité : pour les moins de 18 ans, les chômeurs. Gratuit tous les 1er dimanches de chaque mois, Journées du Patrimoine.

 [Catalogue d'exposition : Abildgaard (1743-1809), éditions Gallimard.

 >https://www.dessinoriginal.com/1994-abildgaard-1743-1809-9782070122745.html&ac=KEQHGT]