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Published on Friday 28 November 2008
L'exposition universelle de 1855 est revisitée et offre un panorama de toutes les formes d'art à travers plus de 280 oeuvres (peintures, sculptures, aquarelles, photographies, mobilier, céramique, orfèvrerie etc). Le parcours permet notamment une confrontation inédite entre peinture française et anglaise à travers une sélection des oeuvres exposées en 1855 au Palais des Beaux-Arts.
Les présentations des deux pays dominent largement l'Exposition et cristallisent deux stratégies économiques rivales : au bon marché anglais répond le choix français du luxe et de la création, qui s'appuie sur l'aura exceptionnelle de Paris, capitale des arts.
Les critiques sont néanmoins frappés des progrès réalisés outre Manche depuis 1851 dans le domaine des arts industriels et décoratifs. Cependant la France, représentée notamment par la Manufacture de Sèvres, ou par des maisons comme Barbedienne, Froment-Meurice, Christofle, confirme sa prééminence.
Certaines de ces oeuvres, achetées par la reine Victoria ou offertes par Napoléon III comme cadeaux diplomatiques, n'ont jamais été montrées en France depuis 1855. De même, des objets d'art des collections du Victoria and Albert Museum de Londres, acquis en 1855 à Paris pour servir de modèles aux fabricants anglais, sont pour la première fois depuis 150 ans exposés en France.
L'Exposition universelle des beaux-arts affirma avec succès la domination de l'école française sur l'art continental, néanmoins les chefs reconnus de l'école, Ingres, Delacroix, Vernet et Decamps, étaient déjà en fin de carrière.
Aussi l'Exposition fut-elle un choc esthétique : il existait une véritable école anglaise, originale et indépendante de l'art français. Selon les critiques parisiens, la suprématie française fondée sur la peinture d'histoire demeurait toutefois intacte : les Anglais n'avaient pas un système d'encouragements officiels favorable à la « grande peinture », leur touche était trop fine, leur couleur trop brillante.
On opposait volontiers la virilité héroïque de l'art français à la coquetterie et à la grâce superficielle de l'école anglaise. Aux yeux des Anglais, à l'inverse, cette virilité avait nom violence (les French horrors) et cette franchise d'exécution lourdeur et grossièreté.
Dans la peinture de paysage, les Français étaient jugés désormais supérieurs, tandis que le genre du portrait, fidèle à la touche large et brillante des Reynolds et des Lawrence, demeurait le domaine d'excellence de l'art britannique. Le réalisme apparaissait comme le caractère principal de l'art anglais. A la même époque, on débattait alors à Paris des toiles de Courbet, jugées triviales, et du rapport entre art et photographie.
Les sections présentant La galerie d'aquarelle anglaise, les Photographies anglaises et françaises (présentées au palais de l'Industrie et non dans celui des Beaux arts), les Estampes anglaises et françaises et les Sculptures anglaises et françaises sont également à découvrir avec intérêt.
Commissariat d'exposition : Emmanuel Starcky, conservateur général, directeur du château de Compiègne et de Blérancourt. Laure Chabanne, conservateur au château de Compiègne
Informations pratiques
Château de Compiègne
Accès : depuis Paris, 80 km, autoroute A1, sortie n°9, Compiègne sud (à l'entrée de Compiègne, direction Soissons). Par le train, départ de Paris-gare du Nord, 40 minutes. Depuis Lille, 150 km, autoroute A1, sortie n°10, Arsy.
Horaires : Ouvert tous les jours, sauf le mardi, le 25 décembre et le 1er janvier de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h (dernière admission 17h15)
Prix d'entrée : plein tarif : 8,50 €, tarif réduit : 6,50 € incluant les collections permanentes, gratuit pour les moins des 18 ans et tous les premiers dimanches du mois,
Catalogue d'exposition : Napoléon III et la reine Victoria. Une visite à l'Exposition universelle de 1855, éditions RMN