Bronzes français, de la Renaissance au Siècle des Lumières

Paris, musée du Louvre (du 24 octobre 2008 au 19 janvier 2009)

Published on Wednesday 19 November 2008



Exposées dans l'aile Richelieu et aménagées dans le parcours permanent de la sculpture française, les oeuvres en bronze pourront être découvertes dans le contexte général de la sculpture française.


Projet novateur, l'exposition cherche à évoquer les caractéristiques et les beautés des oeuvres en bronze réalisées en France durant trois siècles. Trois grandes sections chronologiques permettent d'embrasser l'ensemble de cette période.

François Girardon (1628-1715)Louis XIV, détail du visage Paris, musée du Louvre © 2008 musée du Louvre / Pierre Philibert
François Girardon (1628-1715)
L'art du bronze en France de 1500 à 1660 : du maniérisme au classicisme. L'art de fondre le bronze se développe en France aux XVIe et XVIIe siècles, suite à la venue d'artistes italiens. Cellini, Rustici et Primatice introduisent en France un style nouveau : le Maniérisme. La grande nouveauté est apportée par Primatice quand il propose à François Ier de mouler les plus belles antiques de Rome et de les transcrire en bronze. La conception de l'art du bronze, qui sort de la pénombre des églises pour s'affirmer au jardin et dans le palais, s'en trouve alors bouleversée. C'est à cette période que les métiers de sculpteurs et de sculpteurs-fondeurs spécialistes du bronze s'épanouissent (Jean Goujon, Germain Pilon, Barthélemy Prieur, Matthieu Jacquet, Michel Anguier).

Le bronze sous Louis XIV : un art majeur. Au début du règne de Louis XIV, le bronze ornemental s'impose. Le bronze n'est plus cantonné à un art décoratif mais devient le métal dans lequel sont coulées les statues des jardins du roi. Avec la collaboration du fondeur zurichois Balthasar Keller, sont ainsi réalisées les grandes statues qui ornent le parc de Versailles ou de Marly. Le petit bronze français se développe également avec la série des Dieux de Michel Anguier. En 1692, le roi commande à Girardon, Flamen et Marsy la fonte des Enlèvements de Proserpine et d'Orithye pour son appartement de Versailles. Puis, à partir du XVIIe siècle, les places royales françaises sont ornées de monuments dédiés aux rois, la Révolution en détruira un grand nombre mais les réductions en donnent les codes.

Corneille Van Clève (1645-1732)Léda et le cygne (détail). Paris, musée du Louvre © 2008 musée du Louvre / Pierre Philibert
Corneille Van Clève (1645-1732)
Le bronze français au Siècle des lumières : du Rocaille au néoclassicisme. Le Siècle des lumières est marqué par une prolifération de sculptures en bronze. Par leur procédé de la fonte à la cire perdue, par leur exécution en petits nombres, par leur délicate ciselure, elle constituent une apogée de l'art de la sculpture. Les princes européens et les collectionneurs raffolent des réductions d'après l'antique ou d'après les chefs d'oeuvre de la statuaire de Versailles, mais aussi des modèles créés spécifiquement pour eux, comme les créations raffinées de Corneille Van Clève, Robert Le Lorrain, Philippe Bertrand. Les bronzes de ces auteurs, présentés en grand nombre dans l'exposition grâce aux importants prêts des musées de Dresde et des collections royales anglaises, évoquent la grâce et l'élégance des premières décennies du Siècle des lumières.

L'exposition se termine par l'évocation des portraits en buste de Pigalle et de la personnalité de Jean-Antoine Houdon. Ce dernier, fondeur lui-même, clama toujours son intérêt pour le matériau ainsi que son désir de perpétuer la tradition de la grande fonte en bronze qui marqua si durablement l'art français. Sa Frileuse du Metropolitan Museum of Art illustre la puissance élégante et raffinée du néoclacissisme.

Ce projet est l'aboutissement du Groupe international de recherche sur le bronze français, qui présente ainsi une synthèse de ses travaux sur le sujet. Le bronze français étant bien moins connu que le bronze italien ou germanique, des prêts exceptionnels ont été consentis pour cette exposition liée à la recherche en histoire de l'art, notamment par les collections royales anglaises et les musées de Dresde.

Commissariat d'exposition : Geneviève Bresc-Bautier, conservateur général chargée du département des Sculptures, et Guilhem Scherf, conservateur en chef au département des Sculptures, musée du Louvre.

Informations pratiques

 Musée du Louvre, Aile Richelieu, cours Marly et Puget, crypte Girardon, salle Houdon

 Horaires : Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9h à 18h. Les mercredis et vendredis jusqu'à 22h.

 Tarif : Accès avec le billet d'entrée au musée : 9 € / plein tarif, 6 € / tarif réduit (les mercredis et vendredis après 18h). Gratuité : pour les moins de 18 ans, les chômeurs. Gratuit tous les 1er dimanches de chaque mois, Journées du Patrimoine.

 Catalogue d'exposition : Bronzes français de la Renaissance au Siècle des Lumières, éditions Somogy.


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