L'exposition offre l'opportunité de découvrir la créativité et le talent de l'orfèvre Neuber au travers de ses réalisations les plus spectaculaires, dont l'exceptionnelle «Table de Breteuil », chef-d'oeuvre de l'art occidental, et certainement le meuble le plus extraordinaire conçu au XVIIIe siècle, ainsi qu'une quarantaine de tabatières et « galanteries », véritables petits cabinets de minéraux portatifs combinant luxe, goût et science.

Johann Christian Neuber (1735-1808) est l'orfèvre le plus célèbre à Dresde au XVIIIe siècle et celui dont le nom est le plus souvent cité par ses contemporains. II mettra sa créativité et son talent, entre 1762 et 1795, au service de la cour de Dresde et des nombreux visiteurs qui se rendent à l'époque dans la capitale de la Saxe. Il est inscrit dès 1785 sur l'Almanach de la Cour et de l'État comme joaillier attaché à la Grünes Gewolbe, la fameuse « Voûte Verte » où se trouvent les trésors des princes électeurs.

Alors que dans « l'Europe des lumières», Paris est la capitale incontestée du goût et de la mode, en particulier dans le domaine des tabatières, Neuber saura intégrer le génie de l'art français et le transcender pour parvenir à un style personnel et novateur. Il est ainsi l'un des rares artistes allemands à atteindre une renommée européenne.

Perfectionnant une tradition locale de travail lapidaire, Neuber met au point et excelle dans une technique appelée Zellenmosaic ou mosaïque en cloisonné, réalisant des tabatières et des «galanteries » d'un goût exquis en utilisant l'immense variété de couleurs et de motifs naturels que lui offrent les pierres de la Saxe.

Ses spécialités : les boîtes, les tabatières, les pommeaux de cannes, les montres et autres châtelaines. Répondant au goût naissant pour la science, en particulier la minéralogie, parmi l'aristocratie et l'élite, Neuber invente la Steinkabinett tabatiere ou tabatière formant cabinet minéralogique, petit chef­d'oeuvre portatif combinant, comme il l'indiqua dans une annonce de 1786: «le luxe, le goût et la science».

L'exposition présente également près de quarante tabatières et « galanteries» issues de collections privées et publiques dont la Grünes Gewolbe, le célèbre musée de la Voûte Verte et prêtées pour l'occasion. Elles illustrent l'ingéniosité et le génie esthétique de Neuber et couvrent tous les aspects de sa production. On y découvre d'admirables paysages champêtres, de savantes compositions florales ou de motifs géométriques complexes.

L'exposition est enfin l'occasion de voir d'autres oeuvres monumentales inédites : «la console de Moritzbourg » réalisée pour Frédéric-Auguste Ill de Saxe, ainsi qu'un élément du surtout du prince Repnine, offert par celui-ci au prince Repnine, considéré jusqu'ici comme perdu, composé d'un groupe allégorique en porcelaine de Meissen reposant sur un socle précieux de Neuber.

Informations pratiques :

 Galerie Kugel : 25 Quai Anatole France, 75007 Paris

 Exposition en libre accès du lundi au samedi, de 10h30 à 19h00.

 L'exposition est accompagnée d'un ouvrage de référence sur Neuber, conçu sous la direction d'Alexis Kugel, éd. Monelle-Hayot