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Published on Wednesday 09 May 2012
Cette exposition rend hommage à Jonas Netter en présentant sa collection de peintures des artistes Modigliani, Soutine, Utrillo et plus généralement de l'Ecole de Paris, en permettant au public de découvrir un ensemble d'oeuvres qui ont été précieusement conservées par la famille Netter pour être aujourd'hui montrées au public dans le cadre d'une fondation dont les missions sont, notamment, d'apporter une aide à l'enfance défavorisée.
C'est ainsi qu'il découvre une toile de Modigliani et se décide à l'acquérir. Il sera l'un des premiers à acheter des oeuvres de cet artiste, prenant la suite de Paul Alexandre qui l'avait soutenu jusque-là, avant la Première Guerre mondiale. Collectionneur dans l'âme, Netter commence à acheter toutes les oeuvres de Modigliani qu'il voit chez Zborowski. Il se prend de passion pour cet artiste dont il arrive à posséder une quarantaine de peintures à la fin des années 1920.
Un monde nouveau du marché de l'art s'ouvre à cette période. Le milieu installé des grands marchands parisiens, enrichis grâce aux impressionnistes (Vollard, Durand-Ruel, Paul Rosenberg), va voir naître un nouveau milieu artistique avec un groupe de peintres novateurs parmi lesquels ces artistes de l'école de Paris. Zborowski en sera le principal diffuseur avec, autour de lui, d'autres marchands importants qui apparaissent à ce moment là, notamment Paul Guillaume. Il s'agit également de collectionneurs nouveaux comme Barnes, Dutilleul et celui qui, jusqu'à ce jour, avait pris le parti de rester dans l'ombre mais qui sans doute fut le plus important de tous : Jonas Netter.
Valadon et Kisling feront également partie de ces peintres, ainsi que beaucoup d'autres, tous formidables même s'ils n'ont pas forcément eu la même notoriété : Kremègne, Kikoïne, Hayden, Ébiche, Antcher et Fournier.
Mais ce sont sans doute les oeuvres de Modigliani qui, chez Netter, sont les plus marquantes. Sans la moindre hésitation, il achète des travaux du jeune maître italien par dizaines avec une délectation et une jouissance rare, sous les quolibets de tout son entourage qui le traite de fou et lui reproche d'acheter « des horreurs pareilles ». Lui, croit en ses artistes. Il y croit tellement que, quand il revend quelques-unes de ses toiles dès le
début des années folles, ce sera non pas pour faire des plus-values, mais pour faire connaître les artistes. On le verra ainsi vendre sept Modigliani à l'un de ses correspondants en Argentine parce qu'il pense que c'est important de faire connaître le peintre sur un autre continent, en Amérique du Sud." Texte de présentation de l'exposition par Marc Restellini, directeur de la Pinacothèque de Paris.