Exposition Farid Belkahia, pour une autre modernité - Centre Pompidou, Paris

Une exposition présentée au Centre Pompidou, Paris (19 mai - 19 juillet 2021)

Published on Tuesday 02 March 2021



Considéré comme l’un des principaux fondateurs de la modernité artistique marocaine et plus largement arabe, Farid Belkahia (1934-2014) fait l’objet d’une rétrospective au Centre Pompidou qui permettra de découvrir son œuvre.


Farid Belkahia, Cuba Si, 1961, TateModern, Londres© ADAGP, Paris, 2021

La rétrospective retrace les grandes séquences de l’œuvre de Farid Belkahia (1934-2014), depuis la période expressionniste de Prague, jusqu'aux œuvres en peau et sa poétique des signes, en passant par L’École de Casablanca et son choix du cuivre.

Le parcours présente près de 140 œuvres — peintures, dessins, sculptures, peaux et cuivres — dont une pièce importante, Hommage à Gaston Bachelard (1984), qui a rejoint la collection du Centre Pompidou en 2013.

Né à Marrakech, où il réalise sa première exposition en 1953, Farid Belkahia rejoint Paris en 1955 et intègre l’École nationale supérieure des beaux-arts. Afin de mieux prendre ses distances avec l’académisme de cette dernière et, plus largement, avec l’esthétique française, il part en 1959 étudier la scénographie théâtrale à Prague. Il y demeurera jusqu’en 1962. C’est là que ses premières grandes œuvres voient le jour.

Le style expressionniste qui était le sien depuis ses débuts va se développer dans trois principales directions. Avec l’une, la figure humaine permet une évolution de la veine expressionniste vers un primitivisme de la représentation. Avec une autre, s’affirme un projet de définition d’un répertoire de formes essentielles. Enfin, avec la troisième, apparaît le thème de l’accouplement qui s’incarne dans une forme ondulatoire annonçant la période à venir.

À son retour au Maroc en 1962, Farid Belkahia est nommé à la tête de l’École des beaux-arts de Casablanca. En compagnie notamment des artistes Mohamed Chabâa et Mohamed Melehi, et en se situant clairement dans le sillage du Bauhaus, il va y révolutionner l’enseignement artistique en mettant en relation la création contemporaine et l’artisanat traditionnel (peintures de plafond de mosquées, orfèvrerie ou tapis berbères). L’engagement dans cette nouvelle voie est concomitant de son abandon progressif de la peinture au profit du cuivre, matériau hautement inscrit dans la tradition artisanale locale. Comme il l’explique, « le choix du cuivre est d’abord un acte de résistance à la colonisation ».

Au milieu des années 1970, après avoir quitté la direction de l’École des beaux-arts de Casablanca, Farid Belkahia radicalise encore sa démarche et décide de faire de la peau le médium central de son art, convoquant ainsi l’héritage d’une culture matérielle ancestrale. L’artisanat du cuir est millénaire au Maroc. Outre sa dimension vernaculaire, la peau possède un caractère organique adapté à la poétique du corps, de la fécondation et de l’engendrement, qui est celle de Belkahia.

L’exposition donne également une place importante au dessin qui fut, pour Farid Belkahia, une pratique quotidienne.

Informations pratiques :
• Catalogue d'exposition Farid Belkahia, pour une autre modernité, éd. Centre Pompidou
• Centre Pompidou, Place Georges Pompidou - Paris 4e.
• Ouvert tous les jours de 11h à 21h, sauf le mardi.
• Entrée Plein tarif : 14 €, Tarif réduit : 11 €
• Accès métro : Rambuteau, Hôtel de Ville, Châtelet / RER : Châtelet /Les Halles

 


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