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Revue trimestrielle dirigée par Régis Debray. Sommaire : Le terrorisme et l’espoir, par André Malraux ; Vérité médiatique, erreur historique : Sartre, par Jacques Lecarme ; Le sacré, une force quantifiable ? , par Albert Assaraf ; Tradition et traduction : la modernité japonaise, par Nobutaka Miura ; La vaporisation de la valeur, par Paul Soriano ; Un véhicule littéraire : le tramway (...).
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Model | 1600000330009 |
Artist | Médiologie |
Author | Sous la direction de Régis Debray |
Publisher | Editions Babylone |
Format | Broché |
Language | Français |
Dimensions | 190 x 170 |
Published | avril-mai-juin 2006 |
Le terrorisme et l’espoir, par André Malraux
Nos plus vifs remerciements à Florence Malraux pour nous avoir autorisés à reproduire ce très éclairant entretien d’André Malraux avec Jean Daniel. Quoique datant de 1958, il nous semble irréductible à un plaidoyer pro domo et digne, par ses prémonitions, d’une seconde jeunesse, dans l’affrontement en cours des civilisations occidentale et islamique.
Vérité médiatique, erreur historique : Sartre, par Jacques Lecarme
L’époque n’aime pas admirer. Et place sa joie dans le déboulonnage des statues. À preuve, le centenaire de la naissance de Sartre, où l’on a vu refleurir, au petit écran, à travers revues et journaux, le bobard d’un Sartre antisémite, et pourquoi pas, vaguement collabo. Jacques Lecarme, qui a le premier, documents à l’appui, démonté la calomnie, met à jour le jeu des intérêts idéologiques consciemment ou inconsciemment à l’œuvre dans ce genre de rumeurs.
Jacques Lecarme est professeur de littérature française à l’université Paris-III.
Le sacré, une force quantifiable ? , par Albert Assaraf
L’affaire des caricatures de Mahomet repose à grands frais humains la question du sacré. Ce terme caractèrisa tout signe qui, dans une société donnée, a fonction ligative ou force de conjonction. Or il y a différentes échelles de force, qui varient dans l’espace et le temps. Le désajustement entre deux modes de liaison sociale, à l’instant t, produit ce qu’on appelle un choc de civilisations. Voir le journal de ce matin.
Albert Assaraf est informaticien, auteur de L’hérétique : Elicha ben Abouya ou l’autre absolu, Paris, Balland, 1991, et de plusieurs articles sur la dimension relationnelle du langage, des croyances et des idées religieuses..
Tradition et traduction : la modernité japonaise, par Nobutaka Miura
Quel a été le rôle de l’Occident dans le réveil du Japon féodal ? Par quel système de transmission s’est-il inscrit dans la modernité ? Quelle place revient à l’emprunt et au transport dans la métamorphose du Japon ?
Nobutaka Miura est professeur d’études françaises à l’université Chûô, Tokyo.
La vaporisation de la valeur, par Paul Soriano
Comme le savoir et la langue elle-même, la finance semble avoir fait sienne la fluidité communicationnelle. La nouvelle monnaie électronique poussant à son comble la dématérialisation de l’argent, « la société de l’accès » informatique, universel et instantané, nous fait en réalité entrer dans l’au-delà du liquide : le gazeux. Jusqu’où peut aller cette victoire du flux immatériel sur les anciennes valeurs de stock ?
Paul Soriano dirige l’IREPP (Institut de Prospective de la Poste. www.irepp.com). Il a publié, avec Alain Finkielkraut, Internet, inquiétante extase, Mille-et-une-nuits, 2001 et Lire, écrire… dans la société de l’information, Descartes, 1999.
Un véhicule littéraire : le tramway, par Wolfram Nitsch
Le préhistorien Leroi-Gourhan a montré comment les techniques, extensions indispensables d’un corps humain mal équipé, permettent d’extérioriser nos activités physiques et cérébrales. C’est le cas des instruments de locomotion. Dépassant largement leur fonction première, ils accroissent la mobilité de l’homme, mais par là même stimulent ses émotions et modifient sa vision du monde. Nombre d’écrivains ont saisi cette affinité profonde entre moyens de transport et moyens de communication. En particulier Claude Simon qui, au-delà des tracteurs et des trains qu’il affectionnait, a consacré un roman au tramway. Une remise en perspective de la meilleur (re)conquête du Parisien.
Wolfram Nitsch est professeur à l’université de Cologne.
Du marché aux esclaves à eBay, par Eliane Burnet
Qu’advient-il quand la place du marché rencontre le numérique ? Comment fonctionne une salle de ventes virtuelle ? Que faire face à une offre d’utérus à distance ? Une vente d’objets nazis ? À travers l’exemple du « ebay », c’est le choc d’un rituel immémorial avec une très bousculante technologie que l’on soumet ici, joyeusement, à examen.
Un gaullisme intransmissible, par Bruno Lavillatte
La vox clamans in deserto passionne l’acousticien des idées. L’étude des faits de transmission a toujours fait son miel des expériences d’échec : religions avortées, théories sans clients, paroles sans reprises. C’est un fait regrettable mais évident que le « gaullisme de gauche » est à compter parmi les propositions politiques sans postérité notoire. Pourquoi ce mouvement d’idées n’a-t-il finalement pas pu prendre corps ? Un essai d’interprétation médiologique.
Bruno Lavillatte est ancien professeur de philosophie (spécialiste de la Renaissance) et poète. Dernier livre paru : Benanteur, œuvres graphiques, L’évidence du caché ou l’art de faire signe, éditions Cléa, Paris.
Du rite comme œuvre : l’art contemporain, par Michèle Fellous
Sous la très abondante rubrique « effet-jogging », n’oublions pas le devenir de l’art contemporain. Dans l’histoire longue des images faites de main d’homme, qui commence pour nous au paléolithique, le rite magico-religieux a dominé et précédé l’œuvre plastique. Et voilà que cette histoire, en bout de trajectoire, semble devoir, sous le nom de performance, introniser un retour d’archaïsme, une nouvelle et peut-être réjouissante métamorphose des rituels perdus.
Michèle Fellous est socio-anthropologue, chargée de recherche au CNRS, membre du Centre de Recherches Sens Ethique et Société. M. Larocque est médiologue de l’art canadien et peintre. Il est professeur d’histoire de l’art à l’École d’art d’Ottawa et le directeur d’Icscis.
Vitalité du théâtre anglais, par Nicole Boireau
Le théâtre se porte assez bien au pays de Shakespeare. Mieux qu’en France ? Si juger, en art, c’est comparer, rien de plus opportun qu’un parallèle entre les prestiges et la popularité de l’écriture dramatique en Grande-Bretagne et leur équivalent dans l’hexagone. Une leçon de réalisme, voire d’humilité.
Nicole Boireau est professeur de langue et littérature anglaise à l’université Paul Verlaine-Metz. Dernier livre paru : Théâtre et société en Angleterre dans les années 1950 à nos jours, PUF, Paris, 2000.
Un contretemps nommé Mozart, par Régis Debray
À l’initiative de Gérard Mortier, directeur de l’Opéra de Paris, s’est tenu à l’amphithéâtre Bastille un colloque Mozart (11 février 2006), avec la participation remarquable d’historiens et de philosophes français et allemands (Dieter Borchmeyer, Jean-Marie Goulemot, Hans Joachim Kreutzer, Blandine Kriegel, Annie Paradis). Le texte qui suit, dont on voudra bien excuser certains laisser-aller ou parti pris, reprend notre intervention dans le cadre de cette journée (R. D.).
La théopub et ses clichés, par Régis Burnet & Thierry Baffoy
Un culte peut se survivre en culture, et une communication réussie peut venir combler un déficit de transmission. Soit. Mais à quel prix et à quelle fin ?
Régis Burnet est ancien élève de l’École normale supérieure et docteur en sciences religieuses. Thierry Baffoy est maître de conférences en informatique et docteur en ethnologie.
BONJOUR L'ANCÊTRE
Ici, contre l’amnnésie et la désinvolture, un médiologue d’aujourd’hui célèbre un maître d’hier oublié ou méconnu.
Gabriel Naudé, l’inconnu de la Mazarine (1600-1653) avec Robert Damien
Guère fréquentable et peu fréquenté, cet homme de peu, sans rang ni sang, cumule les handicaps : bibliothécaire obscur, libertin érudit, fidèle de Mazarin, défenseur scandaleux de la raison d’État. À quels titres inscrire ce soutier besogneux dans notre arbre généalogique ?
Robert Damien est professeur de philosophie à l’université de Besançon.
SALUT L'ARTISTE
Ici, contre modes et paresses, un coup de projecteur éclaire un coin d’ombre dans la forêt des formes actuelles.
Cinq entrées dans l’œuvre de Philippe Hurteau par Louise Merzeau
Philippe HURTEAU est né en 1955 aux Sables-d’Olonne. Il a séjourné à Rome (Villa Medicis, 1989), à New York (Villa Medicis “hors-les-murs”, 1993) et récemment à Los Angeles (2003). Il a participé à la biennale de Sao-Paolo (1987), et exposé récemment à Los Angeles (raid-project 2003) et Taïpé (2003). En France, il a participé à des expositions collectives à Tanlay (2002), Meymac (2005) et à l’espace Paul Ricard (2005). Il est représenté en France par la galerie Zürcher, à Paris, où il expose régulièrement (2005).
Louise Merzeau est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à Paris X et photographe. Son dernier livre publié est Au jour le jour, Descartes et Cie, 2004.
UN CONCEPT
Un peu de logique s’il vous plaît. Place à une notion fondamentale et fondatrice sévèrement résumée. Parce que la médiologie ne se sait pas science, elle s’exige rigueur et cohérence.
L'origine
Penser médium jusqu’au bout condamne à un austère travail du deuil, celui de l’origine. C’est là s’infliger à la fois une punition intellectuelle et une blessure morale.
Autant dire : frôler l’impensable, en révoquant l’impensé quelque peu théocratique de notre culture soi-disant laïque et sécularisée. Travail ardu, asymptotique, peut-être inachevable, à remettre chaque jour sur le métier.
Il n’en demeure pas moins que l’archétype aux mille retours et détours de l’Origine ne cadre pas, en rigueur, avec la grille de lecture du médiologue.
SYMPTÔMES
Ici, chacun s’en donne à cœur joie et à compte propre sur tel ou tel sémaphore de l’esprit du temps.
Cayenne , par Pierre d'Huy
Pierre d'Huy est consultant international en communication.
Pas d'souci, c'est clair !, par Pierre Murat
Pierre Murat est agrégé de lettres.
Quid de la poésie ?, par Alain Moreau
Alain Moreau est économiste, poète et essayiste. Son dernier livre paru : L’Acier en mouvement, Éditions École des Mines, 2005. À paraître : Éloge de la vieillesse, Éditions Bibliophane.
Berlusconi, la marche du "cavaliere", par Daniel Bougnoux
Le virus image, par Christian-Marc Bosséno
Christian-Marc Bosséno est maître de conférences en histoire et communication à Paris I et enseigne à l’Université de Californie à Paris. Il a coordonné (avec Marielle Silhouette et Franck Georgi) Le Rire au corps, caricature et grotesque, Sociétés et Représentations n° 10, 2000.
Emballer la mécanique, par Daniel Bougnoux
Comité de rédaction :
Directeur : Régis Debray
Rédacteur en chef : Paul Soriano
Secrétariat de rédaction : Isabelle Ambrosini
Comité de lecture : Pierre-Marc de Biasi ; Jacques Billard ; Daniel Bougnoux ; Pierre Chédeville ; Jean-Yves Chevalier ; Robert Damien ; Robert Dumas ; Pierre d’Huy ; Michel Erman ; Françoise Gaillard ; François-Bernard Huyghe ; Jacques Lecarme ; Hélène Maurel-Indart ; Michel Melot ; Louise Merzeau ; Antoine Perraud ; France Renucci ; Monique Sicard.
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