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L'ouvrage présente deux textes de l'écrivain Christophe Boltanski, ainsi qu'une sélection de photographies de Christian Boltanski. Jamais publié en France, ils abordent la question des traces laissées par les rencontres fortuites symbolisées par les cartes de visite, et fait écho au travail de Christian Boltanski.
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Model | 9782844268624 |
Artist | Ecrits sur l'art |
Author | Sous la direction de Christian Boltanski et Christophe Boltanski |
Publisher | Editions du Centre Pompidou |
Format | Ouvrage broché |
Number of pages | 96 |
Language | Français |
Dimensions | 185 x 120 |
Les Écrits sont illustrés par un portfolio de 80 images issues de Menschlich, une installation qui immerge le visiteur dans certains sombres morceaux d'histoire. Sorte de vanité ou de memento mori, l'œuvre de Boltanski nous rappelle la trace éphémère laissée par l'Homme.
Ce recueil s'inscrit dans la série des Écrits publiés par le Centre Pompidou, une collection indispensable à la compréhension de plus grands noms de l'art moderne et contemporain.
Extrait du texte Cartes de visite, Christophe Boltanski
« Le nom ne me dit rien. William M. Bierstock ? Je le lis plusieurs fois sans pouvoir l'associer à un visage, une date, un lieu ou une situation. Il doit s'agir d'un Américain ou d'un Anglais. A cause du prénom et de l'initiale. Le M suivi d'un point correspond-t-il à Mitchell, Marvin, Michael, Melvin ? La majuscule introduit une touche un peu guindée, voire désuète. Même aux Etats-Unis, l'emploi d'un « middle name » se fait rare de nos jours. Sauf dans certains milieux attachés, justement, à l'étiquette, à ce qui marque.
Homme d'affaires, homme de bien, homme de poids ? Il semble âgé ou alors soucieux du protocole. Il habite ou travaille au 36, rue Lalande, pas très loin de l'endroit où j'ai grandi. Un Américain de Paris, donc. J'en ai connu plusieurs qui résidaient dans le quatorzième, peut-être à cause de ses ateliers d'artistes et de sa réputation, depuis longtemps usurpée, de quartier bohème. Est-ce en raison de son adresse que j'ai conservé sa carte de visite écornée ? Ou de l'inscription manuscrite au-dessus de ses numéros de téléphone et de fax ? « Fax », encore un mot périmé. J'avais écrit à l'encre bleue : « Rencontré chez Rose ». De nouveau, tout se brouille dans ma tête. Cette Rose, même reliée à ce William, n'éveille en moi aucun souvenir. »
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