L'histoire de l'art est marquée par les scandales : depuis Masaccio et jusqu'aux représentants de l'art corporel, tout changement dans la conception de l'oeuvre d'art a fait scandale. Cela a été vrai six siècles durant au Vatican, et c'était toujours vrai lorsqu'on accusait Courbet de menacer l'ordre public, les impressionnistes d'avoir le cerveau dérangé. A quoi sert donc le scandale, se demande Pierre Cabanne, sinon à transformer le désordre en ordre ? Et quel enseignement y a-t-il à en tirer lorsque celui-ci participe de la normalité, lorsque provocation et spectacle sont de banals outils publicitaires et qu'entre art et publicité la frontière devient indiscernable ? Cette réflexion passionnante sur l'évolution de l'idée qu'une société se fait de l'art est le dernier texte de Pierre Cabanne, qui a pu corriger les épreuves peu avant sa mort, en janvier 2007.