L'histoire est au coeur de la démarche du peintre Gustave Courbet (1819-1877). Au moment où il arrive à sa maturité artistique (1849-1850) , une révolution vient d'avoir lieu, lui permettant d'entrer sur la scène publique en se faisant remarquer favorablement. Il a 30 ans. Plus tard, son image d'opposant au Second Empire s'incarnera dans l'Histoire elle-même par sa participation à la Commune de 1871 qui le mènera à la prison de Sainte-Pélagie, et à l'exil en Suisse. Sur le plan pictural, l'objectif majeur de ses premières années est de détruire la hiérarchie des genres encore en vigueur, et de substituer une peinture vivante, démocratique, populaire et historique, c'est-à-dire contemporaine, en un mot réaliste, à ce qui était devenu une Peinture d'Histoire académique et viciée de son sens. S'attaquant à chaque aspect de la peinture, il poursuit son oeuvre de dévoilement du réel avec une volonté de transgression qui le conduira jusqu'à l'Origine du Monde. La reconnaissance de Courbet est encore en cours. Cet essai contribuera à sa compréhension. Michèle Haddad, docteur en histoire de l'art, écrivain, enseignante, a consacré sa thèse à la peinture de Courbet. Auteur de plusieurs ouvrages et de nombreux articles, elle livre dans Gustave Courbet, Peinture et Histoire l'essence de ses recherches.