Aucun produit
Afin d'optimiser votre expérience de navigation, ce site utilise des cookies. En navigant sur ce site, vous en acceptez l'usage.
Publié le Friday 16 October 2015
Deux ans après sa première rétrospective au Musée Henri-Martin de Cahors, Martin Bissière est invité dans les espaces de l'Arsenal au musée de Soissons.
Trés tôt il se détache de la figuration et c'est dans la première série intitulée "Baroque" qu'il trouve son écriture singulière: dans une confrontation aux Maîtres anciens du 18e siècle, il prend comme point de départ une figure-modèle qu'il esquisse puis enfouit dans la matière et recouvre par touches successives. Le sujet se dérobe puis disparaît. Cet enchevêtrement de coups de pinceaux lui révèle une pratique gestuelle qui va se déployer au fil des années suivantes sur les variations picturales d'une expression abstraite.
Inspirée de la figure féminine "Vénus", la deuxième série, en contrepoint des tonalités sombres de la première, apparaît comme un hymne à la couleur jaillissante. Le geste large s'éclate sur la toile. Essence maîtresse de son travail, c'est dans un rapport physique à la couleur qu'il campe les taches sur la toile.
Les "lieux" de sa peinture apparaissent dans la troisième série "Décor pour un film américain". Il brosse une géographie des couleurs en larges plans horizontaux créant des horizons, des lignes franches, claires et contrastées.
"Shaolin Art Center", la quatrième série, est un dialogue lié à sa pratique du Karaté. Selon l'enchainement des gestes et leurs répétitions, le tableau devient un espace à conquérir. Les coups de pinceaux s'articulent entre points de tensions et d'équilibre dans de savantes compositions.
C'est dans "La montée des extrêmes" que la peinture de l'artiste atteint son paroxysme. Il trouve chez l'anthropologue René Girard la description du duel qui l'habite: la création est mimétique et induit une compétition. En se confrontant aux autres peintres traqués tous azimuts, la toile devient le champ clos de la bataille, le lieu du combat son moteur de création. La gestuelle est incisive, les tonalités maximales, la peinture est flanquée en pleine figure.
Enfin, la dernière série "Oxygène" annonce un changement que l'artiste qualifie "la vie sans moi" et découle d'un épuisement du combat mimétique. C'est avec une nouvelle manière de peindre qu'il mêle mains, doigts, brosses et pinceaux. Dans des couleurs appaisées, les touches fusionnent entre elles et créent des espaces organiques. La peinture devient le lieu d'une naissance possible vers des lieux plus sereins.
Commissariat d'exposition :
Dominique Roussel, conservateur en chef du Patrimoine et
Érick Balin, président de l'ADACS (Association pour le développement de l'art contemporain en Soissonnais).
Voir tous les articles de la rubrique Expositions en régions