Méditerranée, 1905, Paris, musée d’Orsay

Maillol est venu tard à la sculpture. D’abord peintre, il se tourne vers la tapisserie et les arts décoratifs. Mal connue, cette première partie de sa carrière, au cours de laquelle il regarde Gauguin et Puvis de Chavannes et tisse des liens étroits avec les Nabis, montre un artiste désireux de retrouver les principes du décor mural.

Reçu à l’École des beaux-arts de Paris, il passe de l’influence de Courbet à celle de Cézanne. Sa rencontre avec Gauguin (vers 1889) joue un rôle primordial : il privilégie la simplification formelle et comprend qu’il doit suivre une voie propre. En 1890, Maillol se tourne vers la broderie, conçue par lui et exécutée par des ouvrières, qu’il pratique jusqu’en 1904 sans s’interdire d’autres formes d’art : bois sculptés en taille directe, puis céramiques et statuettes modelées.

À Banyuls (Pyrénées-Orientales), vers 1895-1896, Maillol commence à modeler des statuettes dans une argile blanche locale. La sculpture deviendra alors son principal moyen d’expression.

L’exposition présente dans un face-à-face inédit la première Méditerranée réalisée pour son mécène, le comte Kessler (1905, Fondation Oskar Reinhart, Winterthur) et la seconde commandée dix-huit ans plus tard par l’État français (musée d’Orsay). Cette sculpture apparaît comme le manifeste du « retour à l’ordre » dont Maillol est un acteur majeur : proscrivant toute recherche d’expression, il instaure un nouveau classicisme et inscrit des corps féminins, à l’anatomie charpentée et sensuelle, dans des formes géométriques simples.

Informations pratiques :
• Catalogue d'exposition Aristide Maillol - La quête de l'harmonie, éd. Gallimard / Musée d'Orsay
• Musée d'Orsay : 1, rue de la Légion d'Honneur, 75007 Paris
• Ouverture de 9h30 à 18h le mardi, le mercredi, le jeudi, le vendredi, le samedi et le dimanche.
• Plein tarif 16 €, Tarif réduit 13 €, gratuit pour tous le premier dimanche de chaque mois, moins de 18 ans, 18-25 ans ressortissants ou résidents de longue durée d'un pays de l'Union européenne

Commissariat d'exposition : Ophélie Ferlier-Bouat, directrice du musée Bourdelle, Paris, conservatrice du patrimoine. Antoinette Le Normand-
Romain, directrice générale honoraire de l’Institut National d’histoire de l’art, conservatrice générale honoraire du patrimoine.