Rassemblant près de cent objets, l’exposition revient sur le processus créatif de Sakountala, l’histoire de sa réception mais aussi sa source d’inspiration littéraire ainsi que les nombreuses variations que Camille Claudel en a proposées à la fin de sa carrière.

Inspirée de la mythologie hindoue, la toute première sculpture monumentale de Camille Claudel a connu à la fois le succès et la polémique avant de tomber dans l’oubli.

En 1886, âgée de 21 ans seulement, Camille Claudel entame la réalisation d’un couple d’amoureux inspiré de la littérature indienne : Sakountala. La première section de l’exposition fait entrer les visiteurs dans le laboratoire de la création de l’œuvre, qui occupe l’artiste deux ans durant.

Chef-d’œuvre de la littérature indienne, La Reconnaissance de Sacountala, est un drame du poète hindou Kālidāsa, probablement écrit entre le IVe et le Ve siècle. Il raconte l’histoire du roi Dushyanta, qui pendant une partie de chasse rencontre une jeune fille vivant dans la forêt : Sakountala. Après l’avoir épousée, Dushyanta est victime d’une malédiction et oublie sa bien-aimée. Ce n’est qu’au dernier acte qu’il recouvre la mémoire et que les époux se retrouvent.

Ce mythe, à la mode dans l’Europe du XIXe et du début du XXe siècle, est illustré par des gravures, des maquettes de costumes et de décor et des photographies de l'époque, très marqués par l’orientalisme et la surenchère décorative, qui contrastent avec le traitement du thème par Camille Claudel, dépouillé et hors du temps.

La troisième section de l’exposition replace l’œuvre dans le contexte de ce Salon. Sakountala fait partie des 1059 sculptures exposées et, avec sa mention honorable, des 41 sculptures qui obtiennent une récompense (la première et unique distinction obtenue par l’artiste). D’autres sculptures présentées au Salon de cette année-là sont présentées et donnent un aperçu de l’éclectisme qui régnait dans la statuaire de l’époque, du buste en marbre de Madame Morla Vicuña d’Auguste Rodin au Sculpteur florentin d’Alfred Boucher en passant par La Muse d’André Chénier de Denys Puech.

Bénéficiant de prêts exceptionnels du musée Rodin, de la Bibliothèque nationale de France et du musée d’Orsay, cette exposition a reçu le label « Exposition d’intérêt national » du ministère de la Culture.

Informations pratiques :
• Catalogue d'exposition Camille Claudel à l'oeuvre : Sakountala, éd. Silvana
• Musée Camille Claudel : 10 rue Gustave Flaubert - Nogent-sur-Seine
• Horaires : ouvert du mercredi au dimanche de 10h à 17h
• Plein tarif : 10 €, Tarif réduit : 6 €.
• Accès en train : à 1 h de Paris depuis la gare de l’Est, puis 10 mn à pied de la gare au musée. Accès en voiture : à 1 h 20 de Paris par la nationale 4 ou par l’A4 et la D231. À 1 h de Troyes par la D619. À 1 h 45 de Reims par la D95. À 45 mn de Sens par la D939. À 20 mn de Provins par la D619.

Commissariat d'exposition : Cécile Bertran