Exposition Boîtes en or et objets de vertu au 18e siècle

Une exposition présentée au musée Cognacq-Jay, Paris (21 décembre 2011 - 6 mai 2012)

Publié le Monday 05 March 2012



Le musée Cognacq-Jay conserve une des plus importantes collections de boîtes et « d'objets de vertu » en France : boîtes à mouches, tabatières, étuis et nécessaires. Objets de luxe, ces "bijoux" étaient indispensables au 18e siècle.


boites4.jpgCharles Gouyn, Londres, milieu du XVIIIe siècle. Boîte en forme de tête masquée. Porcelaine, monture en or, yeux en diamants © Carole Rabourdin / Musée Cognacq-Jay / Roger-Viollet
À l'occasion de la parution du catalogue raisonné de cette collection, le musée présente au public les 180 plus belles oeuvres de cet ensemble.

L'origine de l'expression « objets de vertu » est un peu obscure : il s'agirait soit d'un anglicisme, « Vertue » étant le nom d'un orfèvre ou d'un collectionneur ; soit d'un souvenir de l'émigration des protestants de France, à la révocation del'Edit de Nantes, ceux que l'on appelait « les Vertueux », parce qu'ils n'avaient pas voulu renier leur foi - parmi lesquels se trouvaient de nombreux artistes et artisans, en particulier des orfèvres.

boites1.jpgJoseph-Étienne Blerzy, orfèvre (actif de 1750 à 1806 ; reçu maître en 1768). Tabatière © Carole Rabourdin / Musée Cognacq-Jay / Roger-Viollet
Ces « objets de vertu » sont de véritables chefs-d'oeuvre d'invention, de fantaisie et de technique. Ils sont en or, enrichis de pierres dures ou de pierres précieuses, couverts de nacre, de porcelaine ou d'émail translucide, parfois ornés de miniatures. Les formes qu'ils adoptent sont aussi variées, parfois incongrues, reproduisant un dromadaire, un violon, une tête masquée ou une jambe !

Il s'agissait d'objets précieux, à l'usage domestique parfois réel, mais qui servaient plus souvent de cadeaux et dont la valeur marchande était calculée. Le roi et la reine honorèrent ainsi nombre de leurs courtisans. La scénographie de l'exposition évoque cette dimension sociale des objets.

boites2.jpgJean-François Bautte, orfèvre (1772-1837). Pistolet vaporisateur de parfum © Marc Dubroca / Musée Cognacq-Jay / Roger-Viollet
Un ensemble de dessins et de gravures, ainsi que plusieurs volumes de planches de l'Encyclopédie illustrent les techniques utilisées pour leur fabrication en aidant le public à se replonger dans l'atelier d'un orfèvre. Un film réalisé à l'occasion de l'exposition permet d'apprécier comme à la loupe le raffinement de ces véritables bijoux qui étaient le comble du luxe au XVIIIe siècle.

« Assis sur un tabouret, je contemplais dans le ravissement toute l'élégance de sa personne. [.] Pour me mettre mieux à portée de la voir, elle vint se placer debout devant moi. Je visite ses poches : j'y trouve tabatière d'or, bonbonnière enrichie de perles fines, étui d'or, lorgnette superbe, mouchoirs de batiste de la plus grande finesse, imbibés plutôt que parfumés des plus précieuses essences ; enfin je trouve un pistolet : c'était un briquet anglais d'un acier pur et du plus beau fini. » Mémoires de Casanova, extraits du catalogue d'exposition.

boites-3.jpg Informations pratiques

 Exposition Boîtes en or et objets de vertu au 18e siècle, jusqu'au 6 mai 2012

 Musée Cognacq-Jay : 8, Rue Elzévir - 75003 Paris

 Ouvert tous les jours de 10h à 18h, fermé le lundi et les jours fériés

 Accès : métro Saint-Paul, Rambuteau ou Chemin vert. Bus 29, 69, 76, 96

 Tarifs : 5 euros, tarif réduit : 2.5 euros

 Catalogue d'exposition Boîtes en or et objets de vertu au 18e siècle, édition Paris-Musées


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