Lettre d'information

Revue Médium N°23 - avril-mai-juin 2010

Médiologie - Editions Editions Babylone - Broché - Textes en Français - Publié en avril-mai-juin 2010

Revue trimestrielle dirigée par Régis Debray. Sommaire : Mon pays que voici, par Anthony Phelps ; « Alias Caracalla », par Jacques Lecarme ; De la tache à la tâche, par Frère Anselme ; L’œil du tank, par Thierry Grillet ; Quand la chair se fait verbe, par Paul Soriano ; Google ou le temps effacé, par Milad Doueihi ; Leonard Cohen, scène zen, par Daniel Bougnoux (...).

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Référence 1600000190009
Artiste-Genre Médiologie
Auteur(s) Sous la direction de Régis Debray
Editeur(s) Editions Babylone
Format Broché
Langue Français
Dimensions 190 x 170
Date parution avril-mai-juin 2010

Mon pays que voici, par Anthony Phelps

Mon pays a un caillot de sang dans la gorge. Nous n’irons plus jouer à la marelle et lancer nos pions par-dessus le ciel de terre. Nous n’irons pas pêcher la lune au quai Christophe-Colomb.

Anthony Phelps, poète, romancier et diseur, est né à Port-au-Prince, Haïti, en 1928. Son œuvre, une vingtaine de titres, est traduite dans plusieurs langues.

« Alias Caracalla », par Jacques Lecarme

Peut-on écrire des Mémoires au présent ? Oui, répond Daniel Cordier dans son Alias Caracalla. Le choix du journal reconstitué, en tant que médium d’un récit historique, côtoie le romanesque et renouvelle un genre.
On ne peut pas dire que la Résistance intérieure de la France ait suscité beaucoup de romans talentueux ou de films inoubliables. Roger Vailland, avec Drôle de jeu (1945), Joseph Kessel avec L’ Armée des ombres (1943), Jean-Pierre Melville, avec son film du même nom (1968), Romain Gary, avec Les Cerfs-Volants (1980)… La liste est fort maigre. Et voici qu’apparaît le maître ouvrage de Daniel Cordier, son journal – reconstitué après coup – de « Français libre » entre juin 1940 et juin 1943, journal paradoxal puisqu’un agent secret ne peut conserver sur soi un agenda ou un journal personnel et ainsi risquer l’arrestation de tout un réseau. C’est donc un journal de l’après-coup, l’après-coup ayant duré un demi-siècle dont rien ne nous est dit. La vie de Daniel Cordier semble s’être arrêtée à la mort de son « patron » Jean Moulin, chef du Conseil national de la Résistance. Le lecteur n’aura pas droit aux illusions lyriques de la Libération… Cette ellipse rigoureuse d’un demi-siècle (1944-2009), découlant du choix d’un journal intime décalé, produit chez le lecteur un inquiétant effet d’outre-tombe et de tragique irréversible.

Jacques Lecarme est professeur émérite de littérature française à l’université Paris III. Dernier livre paru : L’Autobiographie, avec Éliane Lecarme-Tabone (Armand Colin, 2004).

De la tache à la tâche, par Frère Anselme

Comment la notion de péché originel a-t-elle pu survivre, dans le monde chrétien, aux acquis de la science moderne ? En changeant de sens et de fonction. Qui ne transforme pas ne transmet pas.
Quand on regarde pourquoi beaucoup de parents font encore baptiser leurs enfants, on s’aperçoit que la raison théologiquement invoquée – même si on n’y croit plus, on n’est pas à ça près – est que, grâce à cela, ils seront lavés – il y a de l’eau n’est-ce pas ? – de la tache originelle qui les enverrait en enfer s’ils n’étaient pas purifiés de cette souillure. Il n’est pourtant pas nécessaire d’être chrétien, il suffit d’être un peu historien, un tant soit peu sociologue aussi, pour savoir qu’aux origines du christianisme le baptême avait un autre sens. Dans un monde païen, de culture essentiellement gréco-romaine, se faire baptiser, c’était rallier un groupe minoritaire, très minoritaire, et contestataire du monde comme il allait.

François Durand-Gasselin (frère Anselme) est bénédictin de l’abbaye d’En Calcat.

L’œil du tank, par Thierry Grillet

Le film israélien Lebanon, justement salué par la critique, subordonne l’œil humain au viseur d’un char. Un nouveau médium nous est né, et notre perception de la guerre en est changée. Lorsque le point de vue du héros, dans le récit de guerre, épouse celui de la société, on est dans l’épopée. La société et les valeurs qu’elle défend en sont confortées. Les actions sont des prouesses, et la colère d’Achille, l’intermédiaire de celle des Grecs. Mais lorsqu’ils divergent, alors le groupe se désolidarise et le guerrier reste seul, aux prises avec sa conscience malheureuse.

Thierry Grillet est délégué à la diffusion culturelle, Bibliothèque nationale de France. Maître de conférences à l’IEP-Paris.

Quand la chair se fait verbe, par Paul Soriano

Que peut-on attendre des chocs de mots ou de registres de langue ? Un va-et-vient entre le vulgaire et l’éthéré, le physique et le spirituel, d’où naît une sorte d’humour qui sied au médiologue.
Le médiologue s’expose à la mélancolie. Ce producteur d’idées sait combien leur efficacité dépend de la machinerie. Son humour n’est pourtant ni un remède à la déprime, ni la cerise sur le gâteau. C’est un humour de position, à la frontière mouvante de l’objet et du sujet, aux confins disputés de l’esprit et du corps, où se nouent des relations toujours difficiles et parfois désopilantes

Paul Soriano est chargé de mission « études et recherches » à la direction de la stratégie du groupe La Poste. Dernier livre publié : Internet, l’inquiétante extase, avec Alain Finkielkraut (Mille et Une Nuits, 2001).

Google ou le temps effacé, par Milad Doueihi

Inflation du présent, fusion du savoir et du savoir-faire, primat du quantitatif : il y a une philosophie derrière les procédures de Google, et peut-être une politique. De nos jours, Google semble omniprésent. Qu’on l’admire ou qu’on la redoute, l’entreprise est presque inévitable. C’est notre dieu caché, le tout-puissant du Web. Sa présence est si forte qu’elle passe souvent inaperçue. Sa fiabilité (en tout cas en matière de recherche) reste inégalée, lui garantissant une domination qui inquiète et dérange. La simplicité de sa page d’accueil, marque de son efficacité et de sa toute première vocation, voile bien son évolution ces dernières années, tout en maintenant l’apparence d’une forme d’immédiateté dans nos rapports avec les informations indexées sur le réseau. La prolifération de ses services, la diversification de ses offres, ne font que renforcer son noyau dur : la recherche et la publicité.

Milad Doueihi, historien des religions, a publié Histoire perverse du cœur humain, Le Paradis terrestre : mythes et philosophies, La Grande Conversion numérique et Solitude de l’incomparable : Augustin et Spinoza.

Leonard Cohen, scène zen, par Daniel Bougnoux

« Il est un air pour qui je donnerais / Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber… » Non, pas Mozart, tout de même, Nerval exagère ! « Un air très vieux, languissant et funèbre… » : là oui, nous parlons bien des chansons de Leonard Cohen. Lors du concert de Londres enregistré le 7 juillet 2008 (Leonard Cohen Live in London, DVD Sony Music) et avec moins d’hystérie que Barbara, Cohen salue lui aussi dans son public sa plus belle histoire d’amour : Thank you for coming to this, « We’re honoured to play for you tonight » (Merci pour toutes ces années où vous avez gardé mes chansons vivantes…). Les musiciens jouent en costume, sobrement coiffés de chapeaux, et celui de Leonard lui sert à se découvrir entre chaque morceau pour s’incliner modestement devant le public, mais aussi face à ses partenaires ou à d’autres divinités plus diffuses mêlées à la musique ou aux éclairages. À cinq ou six reprises lors du concert de Londres, Leonard introduit une pause pour appeler par son nom, qu’il articule respectueusement, et faire acclamer par la salle chacun de ses musiciens et chanteuses. Ce rituel inspiré du monastère zen où les moines saluent la théière, ou la table servie, confère au traitement de la scène beaucoup d’élégance, et une indéniable retenue. Les concerts de variétés ont multiplié les scénographies écrasantes, ou grandiloquentes. Certains chanteurs poussent la techno du son et de l’éclairage aux limites du supportable pour le système nerveux ; ils tyrannisent nos rétines, nos tympans, comme s’il s’agissait de nous tétaniser à coups de décharges et d’éclairs en rafales, et de transformer la scène et la salle en gril chauffé à blanc, en chaise électrique… Ou bien, dans le beau film tourné par Scorsese sur les Rolling Stones, l’enjeu semblait de montrer, là encore en gonflant le volume sonore et l’espace du jeu, l’énergie enviable des sexagénaires, la pêche du chanteur toujours bondissant et gesticulant, en guerre contre son âge.

Daniel Bougnoux est professeur émérite à l’université Stendhal de Grenoble.

« Avatar », le bio numérique, par Anne Murat

Plus qu’un triomphe commercial mondialisé, Avatar illustre un tournant dans l’histoire technique des offres spectaculaires, un moment de l’imaginaire occidental et une rencontre symptomatique entre archaïsme bio et innovations numériques.
On pourrait en parler en chiffres, à la manière d’un Mankiewicz ou d’un Cecil B. DeMille : un milliard de dollars de recettes en trois semaines d’exploitation, trois cents millions de dollars de budget estimatif, quinze années de chantier, quatre ans de production, le générique le plus dense de l’histoire du cinéma… Mais il s’agit ici d’Avatar du réalisateur James Cameron, qui, réalisé avec les derniers effets spéciaux numériques et technologies en date (motion capture, CGI, Imax 3D…), pose un nouveau jalon dans l’histoire du médium cinématographe.

Anne Murat est ancienne élève de Sciences Po, réalisatrice de documentaires.

PENSE-BÊTE (6), par Régis DEBRAY


La troisième voie est une impasse

Parmi les écrivants qui s’occupent d’autre chose que de développement personnel, entre santé et spiritualité, et prennent au sérieux l’existence collective, on peut distinguer, me semble-t-il, deux variétés de scribes autopropulsés : les fournisseurs de colère et les vendeurs d’espoir. Soit les deux façons de répondre à l’éternelle demande du seul animal rêvant d’un meilleur sort et jamais las de faire appel. Je ne vois pas de tierce manière de réchauffer les cœurs et d’attirer le chaland.
L’espèce « nouveaux philosophes » excelle dans l’offre d’indignation. Ils n’inventent pas de concepts et ne changent pas l’angle de vue. Cette branche industrielle du « c’est la faute à ceux-là » n’élabore aucune proposition positive, mais désigne au bon bourgeois le méchant qu’il doit haïr, au rythme de l’actualité, à grand renfort d’analogies et de qualificatifs : sont ciblés tour à tour le totalitaire, le franchouillard, le Russe, le jacobin, l’islamofasciste, la bête noire du moment. Réception cinq sur cinq. La presse adore, et fait son devoir à chaque parution. Cette « agit-prop » encolérée, infatigable et grandiloquente, chevauche la vague, et comme il y a toujours une vague, l’emploi est garanti.


SALUT L'ARTISTE

Christophe Luxereau, l’univers de demain, par Françoise Gaillard

Demain l’ordinateur ne sera plus un simple outil à notre service. Christophe Luxereau en est persuadé, les chercheurs en sciences cognitives et en intelligence artificielle aussi. Doté d’une vie et d’une réflexion autonomes, il réalisera le plus ancien des fantasmes : donner naissance à des androïdes intelligents et réactifs aux stimuli extérieurs. Il sera capable de générer des êtres virtuels qui seront peut-être les icônes du futur, et qu’une humanité totalement dépendante de ses machines adorera, comme elle a adoré les images de ses dieux. Les Madones de Christophe Luxereau sont déjà ces êtres hybridés avec des modules tout droit issus de la technologie futuriste. L’esthétique mécanique qui leur confère une étrangeté fascinante n’a plus rien à voir avec celle du machinisme industriel des Temps modernes qui a inspiré les cinéastes et les artistes, à commencer par Charlie Chaplin et Fernand Léger. C’est celle du hardware de la robotique.

Christophe Luxereau est un ancien élève de l’École des beaux-arts. Il se consacre à la photographie depuis 1986. Il travaille l’image numérique en vue de développer notre rapport à la machine électronique, depuis 1995. Par ailleurs, il s’intéresse beaucoup à la cyberculture et est un grand lecteur de science fiction. Sa familiarité avec le monde de la mode lui a inspiré des hybridations entre design et haute couture.

Françoise Gaillard est philosophe, enseigne à l’université Paris VII, est membre du comité de rédaction des revues Esprit et Médium. Son dernier livre paru est Diana Crash, Descartes et Cie, 1999.
    

BONJOUR L'ANCÊTRE

Darwin, par Paul Soriano

« L’analyse des techniques montre que dans le temps elles se comportent à la manière des espèces vivantes, jouissant d’une force d’évolution qui semble leur être propre et tendre à les faire échapper à l’emprise de l’homme. » (Leroi-Gourhan, Le Geste et la parole).
Nous avons manqué le double anniversaire de 2009, bicentenaire de la naissance (Charles Darwin est né le 12 février 1809 dans une famille féconde en brillants esprits ) et cent cinquantième anniversaire de la publication de L’Origine des espèces (1859). Passé les célébrations, nous pourrons nous en tenir à l’essentiel – autant dire qu’il sera surtout question ici du darwinisme plutôt que de Darwin, sa vie, son œuvre .
    

UN OBJET

L’hostie, par Michel Melot

La façon dont un dieu doit se manifester aux hommes, sur terre, est toujours son point faible. Plus encore dans les monothéismes, où le dieu n’est pas de même nature que les hommes. Plus encore dans le christianisme, où Dieu a pris le risque d’emprunter un corps humain historique. La confusion donne alors lieu à des hérésies faciles, fondées sur la jalousie et la concurrence. La forme matérielle que prend le dieu sur terre est stratégique : ni trop présent, ni trop abstrait. Épreuve pour le christianisme de représenter Dieu comme un homme, fût-il son Fils, sans tomber dans l’idolâtrie ni dans l’anthropomorphisme ou le polythéisme. Les dangers sont multiples, le chemin est étroit. La beauté humaine est une beauté de chair qui conduit l’admirateur vers les gorges de l’érotisme. Il devient scabreux. Il faut éviter la collision entre Dieu et les hommes. Le dogme de la transsubstantiation, en même temps qu’il prend le risque inouï de sacraliser un objet comme le faisaient les idolâtres, met le corps divin à l’abri d’un signe le plus abstrait qui soit, un disque sans épaisseur, sans parfum et sans couleur : l’hostie.

Michel Melot a été président du Conseil supérieur des bibliothèques. À la fin de son mandat, en 1996, il a été chargé de la sous-direction de l’Inventaire général et de la documentation du patrimoine. Derniers livres parus : Livre, avec des photographies de Nicolas Taffin, L’Œil neuf, 2006, et Daumier, l’art et la République, Les Belles Lettres, 2008.
    
            
SYMPTÔMES
      

La Journée de la jupe, par Michel Leroux

Un bref rappel du thème rafraîchira d’abord les mémoires.
À bout de forces, Sonia Bergerac, professeur de français interprétée par Isabelle Adjani, retourne un matin contre ses élèves, en majorité issus de l’immigration maghrebine et sud-saharienne, le pistolet tombé d’un cartable. Face à cette prise d’otage inouïe, le responsable du Raid, incarné par Denis Podalydès, improvise une négociation, tandis que, fermée à double tour, la salle de théâtre du collège où se déroulent les faits résonne de coups de feu sporadiques.

Alice au Moulin par Daniel Bougnoux

Comment faire vivre une maison d’écrivain ? Bernard Vasseur, qui anime « le Moulin » d’Elsa Triolet et d’Aragon à Saint-Arnoult-en-Yvelines, y invita souvent des chanteurs, des musiciens, des récitals de poésie… L’équipe des médiologues y fut reçue un printemps pour des journées de séminaire ; et le débonnaire directeur, auteur lui-même d’ouvrages sur l’art, accroche chaque année entre ses murs trois ou quatre expositions de peintres, qu’il réussit parfois à recevoir en couple, en hommage à leurs hôtes qui reposent sous les hêtres, dans le jardin. On vit ainsi passer sur les cimaises du corps de ferme Camilla et Valerio Adami, puis la sculpteuse Niza, et, l’automne dernier, Cristina Ruiz Guinazu et Pat Andrea.

Le traqueur de libelles par Antoine Perraud

Longtemps, Robert Darnton fut un vilain petit canard. Né en 1939 d’un père journalistes au New York Times (Byron Darnton), frère d’un journaliste au New York Times (John Darnton), il devint journaliste au New York Times en 1964, après des études – personne n’est parfait – menées dans les altissimes universités Harvard puis d’Oxford, où il eut comme maître l’historien britannique Richard Cobb (1917-1996).

Yves Citton par Daniel Bougnoux

Quel chemin parcouru depuis les classi-ques conférences prononcées à Oxford par John L. Austin, et réunies sous le titre (incontournable dans toute étude de pragmatique) How to do Things with Words… Les quelques graines semées en 1960 par le philosophe du langage sont devenues arbre, forêt ; il s’efforçait de classer les «performances» de simples verbes tels que Je baptise, Je promets, Oui je prends pour femme…, on s’interroge aujourd’hui sur ce que les récits, les stories ou le mythe (pour nommer un jeu de langage massivement opposé aux fonctions de connaissance du logos) nous « font ». Car, pour parodier une célèbre méditation de Spinoza sur le corps (Éthique, III, 2), on ne sait pas ce que peut un récit.

Michael Jackson ou le traité du spectacle, par Louise Merzeau

Il est mort et il va mourir. Ce que Barthes avait vu dans la photo de Lewis Payne, nous le voyons ici s’étirer sur toute la durée d’un film, montage d’images tournées pendant les dernières répétitions d’un concert fin prêt, mais qui n’aura pas lieu.

Comité de rédaction :

Directeur : Régis Debray
Rédacteur en chef : Paul Soriano
Secrétariat de rédaction : Isabelle Ambrosini
Comité de lecture : Pierre-Marc de Biasi ; Jacques Billard ; Daniel Bougnoux ; Pierre Chédeville ; Jean-Yves Chevalier ; Robert Damien ; Robert Dumas ; Pierre d’Huy ; Michel Erman ; Françoise Gaillard ; François-Bernard Huyghe ; Jacques Lecarme ; Hélène Maurel-Indart ; Michel Melot ; Louise Merzeau ; Antoine Perraud ; France Renucci ; Monique Sicard.   

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