Lettre d'information

Revue Médium N°9 - octobre-novembre-décembre 2006

Médiologie - Editions Editions Babylone - Broché - Textes en Français - Publié en octobre-novembre-décembre 2006

Revue trimestrielle dirigée par Régis Debray. Sommaire :  ; Le médium cerveau est-il remplaçable ?, par Douglas Hofstadter ; À quoi sert un chef d’orchestre , par Michel Tabachnik ; Corps transparent, esprit nouveau, par Monique Sicard ; « Fabulous Labs », par Paul Soriano ; L’obscène, la scène et le secret, par Daniel Bougnoux ; L’indomptable résilience de la belote, par Pierre d’Huy (...).

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Référence 1600000310001
Artiste-Genre Médiologie
Auteur(s) Sous la direction de Régis Debray
Editeur(s) Editions Babylone
Format Broché
Langue Français
Dimensions 190 x 170
Date parution octobre-novembre-décembre 2006

Le médium cerveau est-il remplaçable ?, par Douglas Hofstadter

Les rapports de notre cerveau biologique avec notre pensée sont-ils du même ordre que ceux du médium avec le message ? Jusqu’où pouvons-nous améliorer les performances du software en changeant de hardware, par exemple en remplaçant nos neurones par du silicium ?
Ce remarquable article de l’auteur de Gödel Escher Bach (prix Pulitzer 1979), célèbre chercheur en intelligence artificielle (I A), répond à de retentissantes annonces qui extrapolent à partir des foudroyantes avancées de l’ordinateur. Un problème médiologique radical s’y trouve saisi à bras-le-corps, à travers un récit personnel et familier : quel lien entre l’esprit et les machines ?

Douglas Hofstadter est professeur en sciences cognitives à l’université d’Indiana (Bloomington, USA). Ouvrages disponibles en traduction française : Gödel Escher Bach, InterÉditions, Paris, 1985 ; Vues de l’esprit (The Mind’s I, en collaboration avec Daniel Dennett), InterÉditions, Paris, 1987 ; Ma Thémagie (Metamagical Themas), InterÉditions, Paris, 1988.
    
 
À quoi sert un chef d’orchestre , par Michel Tabachnik

Juché sur un podium depuis le XIXe siècle, ce personnage vedette de la scène musicale est l’un de ceux qui incarnent le mieux la fonction médiatrice. L’extrême visibilité qu’il doit à sa médiatisation occulte ce que son rôle a d’étrange. En quoi consiste au juste son travail ? Et pourquoi est-il indispensable ? Questions toutes pratiques que nous avons naïvement posées à un homme du métier, chef d’orchestre en activité qui, malgré l’épouvantable fait divers auquel son nom a été lié, ne cesse de réfléchir sur son art.

Michel Tabachnik, chef d’orchestre et compositeur, est l’invité des orchestres les plus prestigieux. En France, il fut chargé de fonder l’Orchestre philharmonique de Lorraine, à Metz, en 1976. Parallèlement, Pierre Boulez lui confia la création et la direction musicale de l’Ensemble InterContemporain à Paris. Il est aujourd’hui régulièrement invité à diriger des concerts à Paris. En 2005, Michel Tabachnik a été nommé chef d’orchestre titulaire du Noord Nederlands Orkest (Pays-Bas).
   

Corps transparent, esprit nouveau, par Monique Sicard

Il y a quelque chose de pourri au royaume des objets d’art – rêverait peut-être un Hamlet d’aujourd’hui, en allant et venant entre un musée qui ferme et un autre qui s’ouvre, le Trocadéro et le quai Branly, ou encore entre les réserves en sous-sol et les salles d’apparat. Un voyage à travers les limbes de la transmission contemporaine pose la question préjudicielle : qu’est-ce qui distingue un objet d’exposition d’un objet tout court ? Les « arts » de «l ’Art » ?

Monique Sicard est chercheur au centre de recherches sur les arts et le langage de l’École des hautes études en sciences sociales. A publié Images d’un autre monde. La photographie scientifique, Centre national de la photographie, 1991, et La Fabrique du regard (XVe-XXe siècles). Images de science et appareils de vision, Odile Jacob, Coll. « Champ médiologique» , 1998.
    
« Fabulous Labs », par Paul Soriano

Le thème de la dématérialisation donne lieu à bien des utopies. Mais les nanotechnologies, à défaut de nous libérer de la matière, promettent de transformer sévèrement notre rapport pratique avec elle. Et, dès aujourd’hui, notre modèle industriel se voit remis en cause par des applications qu’inspire l’analogie entre le traitement informatique des bits et celui des atomes. Que nous réserve au juste le passage du PC (Personal Computer) au PF (Personal Fabricator) ?

Paul Soriano dirige l’IREPP (Institut de recherches et de prospectives postales. www.irepp.com). Il a publié, avec Alain Finkielkraut, Internet, inquiétante extase, Mille et Une Nuits, 2001, et Lire, écrire… dans la société de l’information, Descartes, 1999.
   
L’obscène, la scène et le secret, par Daniel Bougnoux

Représenter, théâtralement parlant, suppose une rampe, et des coulisses ; loin de tout montrer, celles-ci mettent en valeur une absence. La recherche de la sensation, du direct, d’une visibilité forcenée et d’une emprise grandissante sur les corps caractérise à la fois les propositions « cruelles » de l’art contemporain et le fonctionnement ordinaire des médias. Entre scène et obscène, où passe aujourd’hui la ligne rouge dans nos représentations artistiques, médiatiques, politiques ?

Daniel Bougnoux, philosophe, est professeur (émérite) à l’université Stendhal de Grenoble III. Dernier ouvrage publié : La Crise de la représentation (La Découverte, 2006).
    

L’indomptable résilience de la belote, par Pierre d’Huy

La notion de résilience – passe-partout serviable sur lequel nous reviendrons bientôt – est de nature à éclairer la transmission au quotidien, ses déchirures et ses sutures. Il n’y a pas que des ruptures de chaîne irréparables. Il peut y avoir des accidents heureux. Le jeu de cartes en fait partie. Affaire sérieuse.

Pierre d’Huy est consultant international en innovation. Derniers livres parus : Les Clés pour innover et L’Innovation collective, Éditions Liaisons sociales.
    

Vie et mort d’une discipline : la polémologie, par François-Bernard Huyghe

Comment se perd une idée magnifique ? L’histoire de la polémologie1 (science de la guerre, terme inventé par Gaston Bouthoul en 1942) fournit un exemple parfait de projet intellectuel incontestable en son principe, capable de mobiliser quelques années des talents exceptionnels, mais non de perdurer ni de transmettre.

François-Bernard Huyghe est docteur d’État en Sciences Politiques, habilité à diriger des recherches en sciences de l’information et communication. Il intervient comme formateur et consultant. Dernier livre paru : Comprendre le pouvoir stratégique des médias, Eyrolles, septembre 2005 ; Voir également son site huyghe.fr
   
Le kamikaze, erreur de traduction, par Miura Nobutaka

« Kamikaze (kamikaz) n.m. (mot jap., vents divins). 1. En 1944-1945, pilote japonais volontaire pour écraser son avion chargé d’explosifs sur un objectif ; cet avion. 2. Par ext. Personne téméraire qui se sacrifie pour une cause. » (« Le Petit Larousse »).
L’expéditive extension du nom aux attentats-suicides fait l’affaire du communicant. Pour savoir si elle est historiquement et culturellement fondée, nous avons demandé à un ami japonais d’éclaircir son sens original.

Miura Nobutaka est professeur d’études françaises à l’université de Chuo, Tokyo.
    
Parasite, par Jean Berthier

On trouvera ici le scénario du film de court métrage intitulé «Parasite» tel que l’enregistrement cinématographique ne l’a pas encore changé. On peut le lire en imaginant le personnage principal sous les traits de Carlo Brandt et en entendant les voix d’Émilie Mazoyer et de Daniel Mesguich sous les mots respectivement de Muriel, l’animatrice radio, et d’Alexandre Nahon, le sexologue psychothérapeuthe. «Parasite» est produit par Lumina Films (Marie Napoli) et aidé par le conseil régional de Picardie.

Jean Berthier a publié des textes littéraires et critiques ou théoriques dans diverses revues (Action poétique, Lignes, L’Atelier du roman, etc.). Il est également cinéaste.
   


BONJOUR L'ANCÊTRE
Ici, contre l’amnnésie et la désinvolture, un médiologue d’aujourd’hui célèbre un maître d’hier oublié ou méconnu.

François Arago (1786-1853), avec Monique Sicard

Arago est né à Estagel (dans les Pyrénées-Orientales, alors le Roussillon), petite ville dont son père était le Maire, le 26 février 1786. Il est mort à l'Observatoire de Paris, le 2 octobre 1853.
Arago enfant fut sans doute conquis à l'astronomie par la visite à Estagel de Méchain. Ce dernier avait été chargé en 1792, avec Delambre, de mesurer la méridienne de France (à Méchain le sud, à Delambre le nord...!). En 1806, encore élève de l'École Polytechnique, Arago obtient de se voir confier avec Biot l'achèvement des travaux de ses deux illustres devanciers. Il est chargé d'achever la prolongation de la "méridienne" de France jusqu'aux îles Baléares. L'opération géodésique est suivie d'aventures périlleuses, qui le font passer pour mort : fait prisonnier par des pirates, il était détenu dans les prisons du Bey d'Alger… Mais l'opération était terminée. À son retour en France, en 1809, il est élu à l'Académie des Sciences. Il a vingt-trois ans. Il en deviendra le Secrétaire perpétuel, le Président… Il s'installe à l'Observatoire de Paris où il vit désormais et dont il devient vite la figure marquante. Il y devient directeur des observations en 1834 et directeur délégué du bureau des longitudes en 1843. Arago peut être considéré comme le père de la vulgarisation scientifique moderne.
La carrière politique d'Arago commence en 1830. Élu et réélu député des Pyrénées-Orientales, puis de Paris, il restera parlementaire jusqu'au coup d'État de 1852. Il est membre du Conseil Général de la Seine, qu'il présidera deux fois, de 1830 à 1849. Ses convictions ardemment républicaines le poussent à participer à la Révolution de 1848 où il exerça d'ailleurs une action modératrice. Il est membre du Gouvernement provisoire, ministre de la Marine puis de la Guerre. C'est lui qui promulgue le décret abolissant l'esclavage aux Colonies. Il préside le Comité exécutif qui exerça le pouvoir du 9 mai 1848 jusqu'à la dissolution le 24 juin: à ce titre, il fut chef de l'État durant 46 jours...
    
  
SALUT L'ARTISTE
Ici, contre modes et paresses, un coup de projecteur éclaire un coin d’ombre
dans la forêt des formes actuelles.

Wang Qingsong par Françoise Gaillard

Wang Qingsong est né en Chine en 1966. Il a été l’élève de l’Académie des beaux arts du Sichuan et il a quitté la province pour venir dans la capitale, où il a fait partie de cette colonie d’artistes, d’écrivains et de créateurs à laquelle on doit le renouveau de l’art et de la littérature en Chine, appelée Yuan Ming Yuan, qui fut interdite au début des années quatre-vingt-dix. Aujourd’hui, il vit et travaille à Pékin. Il fut peintre avant de choisir le médium photographique. Il a participé à des expositions collectives dans de nombreux pays. À l’occasion de l’année de la Chine, son travail a été montré à Arles et à Montpellier. Il figure dans la collection de la Maison européenne de la photographie.

Françoise Gaillard est philosophe et enseigne à l’université Paris VII.
    


UN CONCEPT
Un peu de logique s’il vous plaît. Place à une notion fondamentale et fondatrice sévèrement résumée. Parce que la médiologie ne se sait pas science, elle s’exige rigueur et cohérence.

Mémoire, par Louise Merzeau

[…] De l’oralité au numérique, l’histoire des raisons est celle des suppléments qui (re)configurent notre mémoire. Jack Goody 7 a ainsi montré que l’apparition de l’écriture n’a pas eu pour effet de mémoriser la culture orale, mais d’introduire une rationalité graphique, fondée notamment sur les catégories conceptuelles inédites de la liste, de la formule et du tableau. De même, l’invention de la photographie n’a pas simplement ajouté une mémoire de l’image à celle de l’écrit. Elle a engendré la vidéosphère en recentrant l’économie des traces autour du paradigme de l’indice. Enfin, on peut avec Bruno Bachimont faire l’hypothèse d’une « raison computationnelle 8 », émergeant de la généralisation des documents électroniques et des hypertextes. […]

Louise Merzeau est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à Paris X et photographe. Son dernier livre publié est Au jour le jour, Descartes et Cie, 2004.
          
 SYMPTÔMES
Ici, chacun s’en donne à cœur joie et à compte propre sur tel ou tel sémaphore de l’esprit du temps.               
      

Défense et illustration du cycliste et du piéton, par Gaspard-Marie Janvier
Gaspard-Marie Janvier. est écrivain.

Publisophie/philocité par Daniel Bougnoux
Dominique Quessada, La Société de consommation de soi, Verticales, 1999), L’Esclavemaître, Verticales ; Le Seuil, 2002.

Le coton mondialisé par Louise Merzeau
Erik Orsenna, Voyage aux pays du coton. Petit précis de mondialisation, Fayard, 2006.

Avignon 2006, un pas en avant, deux pas en arrière par Robert Dumas
Robert Dumas est professeur de philosophie à Annecy.

Falstaff’s Stories par Marcel maréchal par Roger Benskyv
Roger Bensky est dramaturge, metteur en scène et professeur à Georgetown University, Washington DC. Derniers livres parus : Le Masque foudroyé, lecture traversière du théâtre français actuel, Nizet, 1997 ; Cixous/Mesguich : reprises d’amour. Journal de bord de « L’Histoire (qu’on ne connaîtra jamais) », théâtre de la Ville, mars-mai 1994, et Structures textuelles de « La Marionnette », Nizet, 1969, réédition en 2000.

Basket, survet, market ou Homo basketicus, Homo democraticus ? par Robert Damien
Robert Damien est professeur de philosophie à l’université de Nanterre.


Comité de rédaction :

Directeur : Régis Debray
Rédacteur en chef : Paul Soriano
Secrétariat de rédaction : Isabelle Ambrosini
Comité de lecture : Pierre-Marc de Biasi ; Jacques Billard ; Daniel Bougnoux ; Pierre Chédeville ; Jean-Yves Chevalier ; Robert Damien ; Robert Dumas ; Pierre d’Huy ; Michel Erman ; Françoise Gaillard ; François-Bernard Huyghe ; Jacques Lecarme ; Hélène Maurel-Indart ; Michel Melot ; Louise Merzeau ; Antoine Perraud ; France Renucci ; Monique Sicard.   

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