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Publié le Wednesday 05 March 2014
Rome devient, au début du XVIIe siècle, un lieu de prédilection pour les artistes européens. Elle attire par ses richesses antiques ainsi que par la présence exceptionnelle d'une communauté internationale qui découvre la lumière et la campagne romaines.
De nouvelles approches se mettent en place tout au long du siècle, notamment l'apparition du paysage idéal.
L'exposition s'interroge sur la manière dont les artistes ont appréhendé cette ville et ses environs, à travers la collection des Beaux-Arts de Paris.
La découverte de Rome commence par ses célèbres ruines antiques, son forum, qui sont représentés à travers le genre de la Vedute. La deuxième appropriation de la ville et ses environs passe par les promenades que les dessinateurs entreprennent.
Les Beaux-Arts de Paris conservent, en dehors des études exécutées sur le vif, un certain nombre de dessins beaucoup plus élaborés, correspondant à des projets précis.
Certains reprennent des premières pensées dans des compositions plus structurées qui peuvent servir de point de départ à des études préparatoires pour des fresques, des toiles ou des estampes.
Les dessins de Filippo Napoletano, d'Agostino Tassi ou encore de Francesco Grimaldi témoignent de cet engouement.
Parallèlement certaines familles qui estimaient descendre en droite ligne des héros de l'antiquité et plus particulièrement d'Énée, ancêtre mythique des fondateurs de Rome, souhaitaient affirmer l'ancienneté de leur lignage par des commandes de tableaux ayant pour sujet des épisodes de l'Énéide. Ainsi le Débarquement d'Énée du Lorrain répond-t-il à cette volonté.
Enfin certaines feuilles sont destinées à être gravées, comme l'illustre le Saint Eustache de Girolamo Muziano traduit au burin par Cornelis Cort.
Quoi qu'il en soit du statut de l'oeuvre dessinée, la plupart des artistes semblent privilégier une technique assez similaire : peu de sanguine et de pierre noire qui sont en revanche très utilisées par les pensionnaires de l'Académie de France à Rome au XVIIIe siècle au profit de la plume et surtout du lavis brun jouant des réserves de papier pour marquer les contrastes d'ombre et de lumière.
On relève la présence de quelques rehauts d'indigo pour les Flamands encore tributaires de l'art de Jan Brueghel qui tend à s'estomper avec Cornelis van Poelenburch et Bartholomäus Breenbergh. Ces derniers optent résolument comme Le Lorrain vers le lavis qui permet des subtilités dans le rendu de l'intensité de la lumière d'une grande variété.
Le paysage à Rome entre 1600 et 1650, jusqu'au 2 mai 2014
Cabinet Jean Bonna, ENSBA : 14, rue Bonaparte - Paris 6e
Ouvert du mardi au dimanche de 13 h à 19 h
Tarif d'entrée : 3 €, tarif réduit 2 €.
Catalogue d'exposition : Le paysage à Rome entre 1600 et 1650, éd. ENSBA
Commissaire de l'exposition : Emmanuelle Brugerolles