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Publié le Monday 14 April 2008
La puissance évocatrice du nom de Babylone n'a jamais faibli au cours de l'histoire. Nulle cité au monde ne fut davantage enviée et crainte, admirée et honnie. Bénéficiant de prêts exceptionnels, l'exposition rassemble près de 400 oeuvres issues des collections de 14 pays et réconcilie l'histoire et la légende de Babylone.
Toujours connue, mais méconnue, Babylone a donc traversé les millénaires à travers le prisme de sources extérieures contemporaines ou de métaphores qui lui tinrent lieu de destin. Pourtant, la renommée qui en fit un mythe s'appuie sur son histoire de grande capitale politique, phare culturel de l'Orient ancien, lieu d'exil ou refuge des peuples alentour.
Babylone fut fondée tardivement durant le IIIe millénaire avant J.-C. Pour lui donner une légitimité historique, les savants scribes de Babylone lui créèrent un statut de ville sainte très ancienne, mêlant, dès l'origine, la légende à l'histoire. Babylone fut perçue en son temps comme une dualité, ville royale et centre cosmique, un lieu où la terre rejoignait le ciel comme l'exprime l'exaltation de son nom : « Babylone, le lien des pays » ; une ville différente des autres, créée « pour l'admiration des montagnes et des contrées ».
La civilisation babylonienne rayonna sur tout le Proche Orient antique, aux IIe et Ier millénaire avant J.-C. Même aux temps les plus sombres de son histoire, Babylone garda son statut de grande capitale érudite, admirée, enviée. Chaque conquérant étranger qui y régna adopta et exalta sa culture, propageant la civilisation cunéiforme, qui constitue l'unité de son histoire, jusqu'au premier siècle de notre ère. Toutefois, les fouilles des ruines de Babylone sont lacunaires en raison de l'impossibilité d'atteindre ses niveaux profonds, les plus anciens. La Babylone légendaire est une émanation de son histoire.
Les principales traditions développées autour de Babylone viennent des sources bibliques et classiques. Elles furent reprises et adaptées par l'Occident chrétien et l'Orient islamique du Moyen Age, puis par l'époque moderne. La vision de Babylone dans la littérature et dans les arts suit alors les étapes de la redécouverte de ses ruines par les voyageurs à partir de la Renaissance, puis par les premières explorations anglaises et françaises du début du XIXe siècle, jusqu'à ce que les fouilles approfondies du site par la mission allemande à partir de 1899 donnent une réalité nouvelle à Babylone, sans toutefois mettre fin au mythe. 1917 et la première guerre mondiale marquent la fin des grandes fouilles de Babylone et de la redécouverte de sa civilisation. Le mythe de « Babylone » évolue avec le temps, toujours présent, mais il n'est plus relié à la Babylone historique.
Commissaires de l'exposition :
Béatrice André-Salvini, conservateur général en charge du département des Antiquités orientales (commissaire général de l'exposition), et Sébastien Allard, conservateur au département
des Peintures, musée du Louvre.
L'exposition sera ensuite présentée à Berlin, Pergamon Museum, du 26 juin au 5 octobre 2008, puis, dans un format différent, à Londres, British Museum, du 13 novembre 2008 au 15 mars 2009.
Informations pratiques
Musée du Louvre, hall Napoélon.
Horaires : Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9h à 18h. Les mercredis et vendredis jusqu'à 22h.
Tarif : Billet spécifique pour l'exposition Babylone - 9.50€, billet jumelé (exposition temporaire + musée) - 13€. Tarif réduit - 11€ (les mercredis et vendredis après 18h). Gratuité : pour les moins de 18 ans, les chômeurs. Gratuit tous les 1er dimanches de chaque mois, Journées du Patrimoine.
Catalogue d'exposition : Babylone, éditions Hazan.