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Publié le Wednesday 18 January 2012
L'exposition du musée Delacroix retrace l'aventure de la peinture de Fantin-Latour "Hommage à Delacroix" sa conception, les variantes, les élus et les exclus parmi les figurants. Cette grande toile-manifeste rassemble une nouvelle génération d'artistes novateurs et de critiques autour du portrait de Delacroix, et révèle leur révolte contre le poids de la tradition académique.
En 1863, Fantin-Latour est choqué par la tiédeur des hommages officiels rendus à Eugène Delacroix lors de sa disparition, et encouragé par Manet et Baudelaire, se lance dans la réalisation de son tableau "Hommage à Delacroix" : grande toile-manifeste qui rassemble une nouvelle génération d'artistes novateurs et de critiques autour du portrait de Delacroix.
La peinture réunit sept artistes Fantin-Latour, Legros, Whistler, Manet, Cordier, Bracquemond et Balleroy, tous debout à part Fantin et trois critiques, Duranty, Champfleury et Baudelaire représentés assis, équitablement répartis de part et d'autre du portrait du maître. Pourquoi eux et pas d'autres, le choix allait déchaîner la polémique.
L'exposition du musée Delacroix retrace l'aventure de cette toile, sa conception, les variantes, les élus et les exclus parmi les figurants. Grâce aux prêts exceptionnels de nombreuses institutions françaises et étrangères, elle relate la fraternité artistique à travers les oeuvres croisées des artistes en présence et celles qui les rattachent à l'héritage de Delacroix.
"De ces divers éclairages, il ressort que l'influence de Delacroix fut celle d'un catalyseur d'énergies nouvelles en mal de cohésion et que l'artiste offrait à cette génération un modèle de liberté plus précieux encore que des recettes picturales." Extrait de la préface du catalogue, Henri Loyrette, président-directeur du musée du Louvre.
L'admiration réelle de la génération nouvelle pour le style sans compromis de Delacroix est attestée par les copies auxquelles Fantin-Latour, Manet ou Renoir s'adonnèrent dans leur jeunesse d'après les toiles du vieux maître.
Lorsque en 1889, Fantin-Latour brosse une nouvelle allégorie à la gloire de Delacroix, Immortalité (musée de Cardiff), les temps ont changé. L'artiste s'est détaché du courant Impressionniste et il choisit de ne représenter cette fois qu'une femme évanescente semant des pétales de fleurs sur le tombeau du maître.
L'exposition se conclut sur l'hommage officiel confié au sculpteur Dalou dont le grand monument de bronze est inauguré officiellement en 1889, dans les jardins du Luxembourg.
Informations pratiques :
Musée national Eugène-Delacroix : 6, rue de Furstenberg - Paris 6e
Métro : Iéna, Boissière ; RER C : Pont de l'Alma ; Bus : 22, 30, 32, 63, 82
Horaires : Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10 h à 18 h. Fermeture de la caisse à 17h30, des salles à 17h45. Fermé le 25 décembre et le 1er janvier ; Audioguides gratuits
Tarifs : 7 euros ; Gratuit pour les moins de 26 ans ressortissants de l'Union européenne et pour tous le 1er dimanche de chaque mois. Accès gratuit avec le billet d'entrée du musée du Louvre le même jour.
Catalogue d'exposition : "Fantin-Latour, Manet, Baudelaire : L'Hommage à Delacroix", éd. Le Passage - Musée du Louvre Editions.
Commissaire de l'exposition : Christophe Leribault, directeur du musée national Eugène Delacroix et adjoint au directeur du département des Arts graphiques du musée du Louvre