Musée de Montmartre - Russes

musée de Montmartre - Russes

très beau livre

Les artistes russes de Montparnasse

La descendance éloignée d’Alexandre Benois (1870-1960) dont on admire décors et tableaux dans ce volume passionnant, prenant la suite d’une horde enfin épuisée de profiteurs, réclament des droits sur le « Boléro » de Maurice Ravel tombé ce premier mai 2016 dans le domaine public.
Excusez du peu : quatre ans avant sa disparition, Mstislav Rostropovitch, en 2004, signe la préface de ce volume consacré à l’élite artistique de l’émigration russe après la Révolution de 1917. Ces artistes subissant l’ostracisme du régime soviétique, leurs œuvres restèrent pour des décennies enfouis dans les réserves des Musées. Sur 750 noms recensés, 42 artistes sont ici mis à l’honneur pour le tricentenaire de la fondation de Saint Pétersbourg.
Ainsi que l’écrit Jean-Marc Tarrit, Montmartre fut le creuset de l’art moderne des fauves aux surréalistes en passant par les Cubistes, les futuristes.

Les rouges flamboyants illuminent les deux tableaux de Philippe Maliavine (1869-1940) qui ne peuvent laisser indifférent.
Alexandre Sérébriakoff (1907-1995), signe en 1930, une place du Tertre comme si on y était. La précision de son trait se remarque au milieu d’artistes aux styles diversifiés. Sa mère Zénaïde Sérébriakoff (1884-1967) est la première femme russe reconnue comme peintre important ; on trouve dans ce volume son triptyque au bain, de 1926, et deux portraits dont celui de son fils Alexandre.
On admire la touche impressionniste du « Café sur les Grands Boulevards » de Constantin Korovine (1861-1939), une coupe de fruits de Robert Falk (1886-1958).
Pour les Ballets Russes de Diaghilev travaillent Léon Bakst (1866-1924), Sergueï Tchekhonine (1878-1936), Alexandre Benois déjà cité…
Les femmes tiennent ici une place de choix : Nathalie Gontcharova (1881-1962), Sonia Delaunay (1885-1979), Marie Vassilieff (1884-1957), Vera Rockline (1896-1934), Chana Orloff (1888-1968) qui participe aux « Heures chaudes de Montparnasse » de Jean-Marie Drot.
L’ouvrage se referme sur les notices des artistes illustrés en ses pages.

Les artistes russes à Montmartre, avant Montparnasse, auront magnifiquement contribué à sa gloire et à celle de l’art du XXe siècle dont Paris fut la capitale…. Les artistes du monde y trouvèrent refuge, émulation, inspiration.