Kandinsky et la Russie

" En 1928, Kandinsky prend la nationalité allemande. Il sait qu'il ne reviendra plus en Russie dont il a été le citoyen jusqu(à l'âge de 62 ans, participant régulièrement à la vie artistique jusqu'en 1922 - bien que vivant principalement à Munich entre 1896 et 1914 -, où il joua un rôle de premier plan. Le fait que Kandinsky appartienne de toute évidence à l'histoire de l'art allemande du premier quart du XXème siècle n'en fait pas pour autant un allemand.

Il a fallu du temps pour intégrer Kandinsky dans l'histoire de la culture et des arts de la Russie. (...) Cela peut paraître paradoxal quand on sait qu'entre 1898 et son départ définitif de Russie à la fin 1921, il n'y a pas une seule année qui ne voit Kandinsky présenter ses œuvres dans plusieurs expositions... Et pourtant, les liens de Kandinsky avec sa patrie d'origine n'ont jamais été placés sous le signe de la sérénité.

(...) La période russe de Kandinsky entre 1914 et 1921, pour relativement courte qu'elle ait été, apparaît comme un moment crucial dans l'évolution de son oeuvre picturale. Plus rien ne sera comme auparavant. Désormais les pictogrammes picturaux des êtres et des choses feront l'objet d'un vocabulaire et d'une grammaire purement plastiques. " Jean-Claude Marcadé.

En sept chapitres, couvrant la période 1903-1920, 54 œuvres de Kandinsky sont présentées, la plupart à pleine page et en belle page.

Egalement une cinquantaine de reproductions de I. BILIBINE, D. STELLETSKY, W. DENISOV, M. LARIONOV, N. GONTCHAROFF, K. MALÉVITCH, A. van JAWLENSKY, G. MÜNTERA, A. SCHÖNBERG, ainsi que des œuvres anonymes de l'art populaire russe.

Le catalogue replace également dans son contexte russe le bouleversement artistique engendré par Kandinsky. Elle rend ainsi compte des liens étroits de l’artiste avec l’art des icônes et la culture populaire, mais également avec les avant-gardes et les symbolistes.

> Publié à l'occasion de l'exposition présentée par les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles (2013).