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Jacques Thuillier a toujours été hanté par la responsabilité de l’historien à l’égard de son objet, par la fragilité des œuvres qui ne sont plus regardées, étudiées, appréciées. Son bonheur, c’est de n’être « pas seulement un historien qui fabrique du savoir », mais d’être « un historien qui sauve ».
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Référence | 9782878442298 |
Artiste-Genre | Art du XIXe siècle |
Auteur(s) | Jacques Thuillier |
Editeur(s) | Faton |
Format | Relié pleine toile sous jaquette illustrée |
Nb. de pages | 448 |
Langue | Français |
Dimensions | 285 x 215 |
Date parution | 2017 |
Or, mis à part les impressionnistes dont la renommée a éclipsé les autres artistes (voire les a discrédités), l’art du XIXe siècle est généralement méconnu, mal aimé, parfois méprisé ; ses artistes sont pour beaucoup tombés dans l’oubli, leurs œuvres sont mal exposées ou même disparues… Il s’agit non seulement de les remettre en lumière, mais de corriger les idées reçues qui font obstacle à leur juste appréciation. Renouveler notre regard suppose donc de contester les étiquettes, d’accueillir les œuvres dans leurs hésitations, les artistes dans leurs cheminements, de reconnaître leur singularité – « la libre création des milliers d’artistes du XIXe siècle ».
D’où les nombreux travaux de Jacques Thuillier sur le XIXe siècle, au fil d’une carrière pourtant identifiée à celle d’un spécialiste du XVIIe. D’où, dans ce volume, son panorama du romantisme comme champ de recherches plutôt que comme catégorie exclusive. D’où son questionnement exigeant sur le mot « pompier ». D’où encore sa réhabilitation de l’École des beaux-arts. D’où aussi l’attention portée à une multitude de peintres examinés chacun pour lui-même, et son intérêt pour les musées de province et la peinture locale. D’où enfin, la collection personnelle de Jacques Thuillier, dont les nombreux dessins, gravures et tableaux illustrent une partie de ce volume.
Rejetant les hiérarchies établies au profit d’un regard bienveillant et instruit, Jacques Thuillier donne à ses lecteurs les outils permettant de réviser les jugements portés sur des œuvres qu’on ne prenait plus la peine de regarder et nous fait partager son exaltation d’avancer dans un « pays des merveilles ignorées ».
Le tout produit une sorte de « dictionnaire amoureux » de l’art au XIXe siècle, non exhaustif mais éclectique, qui réunit Meissonier et Corot, Sérusier et Guignet, Gericault et Baudry… C’est le panorama le plus varié dont on puisse rêver sur un sujet aussi peu traité, une initiation aussi bien informée que sensible, précieuse au moment où la période connaît un certain regain d’intérêt, notamment à travers les expositions du musée d’Orsay.
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