Hormis le moment exceptionnel de Rachi de Troyes (1040-1105), qui voit la Champagne jouer un rôle central dans l’histoire des Juifs de la France médiévale, c’est à l’époque contemporaine – et surtout après l’annexion de l’Alsace et de la Moselle par l’Allemagne en 1871 – que se crée le patrimoine juif répertorié dans ce livre : synagogues de divers styles historiques, en particulier une tendance néo-mauresque très originale dans la Marne, cimetières où se lit le passage de la tradition religieuse, encore présente à Bourbonne-les-Bains, aux pratiques, non pas tant chrétiennes que bourgeoises, mobilier et objets cultuels qui subsistent.
Car ce patrimoine est parfois en déshérence, le XXe siècle ayant vu les communautés s’étioler en lien avec la Shoah et des migrations sociales que l’arrivée des Juifs d’Afrique du Nord n’a fait que retarder. Cependant, de Sedan à Troyes en passant par Reims ou Chaumont, toute la région recèle des richesses méconnues qu’il est urgent d’étudier pour en assumer la transmission et la conservation.