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Qu’en est-il aujourd’hui de la distinction entre arts majeurs et arts mineurs ? Une telle hiérarchisation des pratiques artistiques entre high and low a-t-elle encore un sens ou bien doit-on désormais considérer que le temps d’une création libre, sans bornes ni entraves est venu, que l’art est un tout au sein duquel chacun est libre d’aller et de venir comme bon lui semble ?
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Référence | 9782850350290 |
Artiste-Genre | Essais sur l'art |
Auteur(s) | Eric Suchère, Camille Saint-Jacques |
Editeur(s) | Atelier contemporain |
Format | Ouvrage broché |
Nb. de pages | 208 |
Langue | Français |
Dimensions | 210 x 145 |
Date parution | 2021 |
Derrière cette question qui agite l’art contemporain depuis quelques décades se cachent de nombreux enjeux économiques, sociaux et bien sûr esthétiques qui apparaissent à la fin du XIXe siècle et se développent tout au long du XXe. L’étude de ces enjeux montre que l’esprit libertaire qui prétend faire tomber les barrières est autant porteur d’émancipation que d’une idéologie libérale.
Un simple coup d’œil dans l’histoire de la culture semble suffire pour constater que son évolution découle d’échanges continus entre ce qu’on appelle le « majeur » et le « mineur », le « haut » et le « bas », l’« élevé » et le « vil », le « noble » et l’« ignoble ». Ces catégories – par conséquent poreuses – et les clivages – fluctuants – qu’elles entretiennent seraient donc, sinon superflus, du moins en partie étrangers aux phénomènes culturels ; ils témoigneraient de l’insertion de ces derniers dans des logiques qu’on préfèrerait imaginer sans rapport avec eux, et en particulier dans des logiques de profit marchand et de distinction sociale.
C’est le mérite de cette nouvelle livraison de la collection Beautés, dirigée par l’écrivain Éric Suchère et le peintre Camille Saint-Jacques, que d’élargir ainsi le champ pour rappeler que la valeur prêtée aux œuvres de la culture a souvent peu à voir avec de purs critères esthétiques. En ce sens, son titre, Majeur/mineur. Vers une déhiérarchisation de la culture, ne doit pas tant être compris comme un appel que comme le diagnostic d’une tendance dont il importe d’éclairer les ressorts, ne serait-ce que pour ne pas perpétuer les discours, au fond hypocrites, sur une prétendue lutte culturelle entre grandeur et décadence.
De quelle façon le dessin de presse et la photographie se sont-ils substitués aux arts dits majeurs pour donner une mémoire à la Commune de Paris ? Par quel revirement des graffeurs pratiquant autrefois dans des friches inaccessibles se voient-ils conviés à investir les sous-sols du Palais de Tokyo ? En quoi un certain « esprit rock » a-t-il ensemencé le cinéma et les arts plastiques ? Comment la pornographie s’est-elle érigée en objet culturel majeur ? La distinction entre musiques savantes et musiques populaires a-t-elle encore un sens ? Par approches croisées, les contributeurs analysent des phénomènes qui, aujourd’hui ou dans un passé récent, illustrent les enjeux et les opportunités d’une rupture des hiérarchies.
Avec des contributions de : Guillaume Kosmicki ; Arnaud Labelle-Rojoux ; Jack Lang ; Fabrice Lauterjung ; Camille Saint-Jacques ; Éric Suchère ; Bertrand Tillier ; Jean-Charles Vergne ; Hugo Vitrani.
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