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Dans la dernière édition de L’origine des espèces (1856) Charles Darwin s’interroge sur la nature du sentiment de la beauté. Le temps a passé et la réponse à la question que se posait Darwin semble de plus en plus échapper à la philosophie et à l’esthétique pour devenir l’affaire de l’anthropologie, des naturalistes et de la sociologie.
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Référence | 9782850350993 |
Artiste-Genre | Essais sur l'art |
Auteur(s) | Sous la direction de Camille Saint-Jacques et Éric Suchère |
Editeur(s) | Atelier contemporain |
Format | Ouvrage broché |
Nb. de pages | 200 |
Langue | Français |
Dimensions | 210 x 145 |
Date parution | 2023 |
En matière d’art, la fin des prétentions de l’universalisme européen et celles aussi de « l’exception humaine » (J-M. Schaeffer) renouvellent les questions concernant l’origine de nos conduites esthétiques : quand et comment sont-elles apparues ; quels en sont les moteurs ; sont-elles exclusivement humaines… ? Si les pratiques contemporaines depuis une quarantaine d’années ne rejettent plus l’idée de beauté plastique, elles y sont parfois (souvent) indifférentes comme si cette notion qui a longtemps dominé l’art était marginale. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Beautés ouvre donc l’enquête en interrogeant artistes et penseurs dans le but de documenter les enjeux.
Extraits
Camille Saint-Jacques : Sens of Beauty
Le sens du beau est-il le propre de l’homme ? Darwin est le premier à poser cette question qui est depuis sous-jacente dans bien des démarches artistiques. Au-delà de son intérêt esthétique, le « sens of beauty » évoqué par le scientifique s’inscrit dans les réflexions écologiques actuelles sur l’unité du vivant.
Claire Chesnier : Beautés
Quelle beauté produit la couleur ? Claire Chesnier, peintre, évoque l’irisation du visible, ce qui tra-verse nos existences, nous baigne d’une multiplicité sensible.
Jean-Charles Vergne : Beautés
Le sentiment esthétique n’est pas un, mais une « friction de sentiments contradictoires ». La beauté n’est pas une, mais multiple. Née d’une fulgurance, elle se répand et essaime pour produire sans cesse autre chose que son origine.
Fabrice Lauterjung : Beauté par agrégation
Fabrice Lauterjung, cinéaste, revient sur son dernier projet autour de Joyce et du pont de Beaugency pour y essayer de définir la place de la beauté que la beauté y tiendra : un agencement de sources multiples proliférantes et flottantes.
Yves Le Fur : Des statues d’Afrique et la beauté
Le goût des autres nous déroute, nous séduit, nous inspire… Partant de l’exemple de l’intérêt d’Helena Rubinstein pour l’art africain, Yves Le Fur montre comment « cette beauté étrange » s’est diffusée dans notre mode de vie à travers la mode, le cosmétique, le design et l’aide de nombreux artistes et écrivains.
Vincent Dulom : La beauté(s) de la peinture
Pour reprendre le postulat de Vincent Dulom, peintre, la beauté en peinture est une expérience sai-sissante du corps, flottement léger du réel, saisi par son regard, d’un corps qui éprouve avant de penser.
Philippe Descola : Les formes du visible
Dans Les Formes du visible, Philippe Descola redéfinit d’un point de vue anthropologique la nature des images en distinguant 4 grands registres : animiste, naturaliste, totémiste et analogique qui fa-çonnent notre perception en fonction de notre appartenance culturelle. Ainsi se dessine l’amont de nos critères esthétiques.
Estèla Alliaud : La part qui échappe
Pour Estèla Alliaud, sculptrice, « ce qui fait une pièce, sa substance, ou sa beauté c’est tout ce qui survient entre ce qui était prévu et ce qui arrive ». La beauté n’est pas préexistante mais le produit d’un processus intuitif.
Michel Thévoz : Prostitution sacrée
Le langage est fasciste, disait Roland Barthes, il nous force à penser par oppositions précontraintes. Ainsi le concept casse-pied de beauté s’impose-t-il comme la dénégation d’une horreur primitive indistincte. Le graffiti contemporain présente l’intérêt de déjouer le paradigme idéologique beau-té/laideur.
Armelle de Sainte-Marie : La beauté / Bribes
La beauté est un rapport entre le corps et le monde, une zone mentale où elle et son contraire – la laideur – existent ; ce que la peinture révèle, fait exister et fixe.
Yves Michaud : Zones esthétiques protégées
Avec L’art, c’est fini, Yves Michaud clôt une réflexion qu’il mène depuis de longues années sur l’esthétique contemporaine passée de « gazeuse » à « d’ambiance » puis « atmosphérique » et fon-dée désormais sur le plaisir, le sensible et l’éprouvé. Pour lui, cette évolution est une révolution, elle marque la fin de l’art comme référence esthétique, un art désormais confiné dans des ZEP, Zones Esthétiques Protégées.
Camille Saint-Jacques : La beauté de ma mère
Qu’est-ce que la beauté doit au désir de reproduire et de se reproduire ? Une tentative pour démêler les liens entre l’esthétique et l’histoire intime.
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