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Éric Manigaud (né en 1971) prend pour sujet des épisodes de l'Histoire du XXe siècle, dont certains méconnus. Le catalogue rassemble une soixantaine de dessins réalisés à partir de photographies d’archives, empreintes d’une mémoire collective sensible.
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Référence | 9789461616289 |
Artiste-Genre | Eric Manigaud |
Auteur(s) | Aurélie Voltz, Philippe Dagen, Jean-Christophe Bailly |
Editeur(s) | Snoeck / MAMC+ |
Format | Ouvrage broché |
Nb. de pages | 101 |
Langue | Bilingue Français / English |
Dimensions | 275 x 245 |
Date parution | 2021 |
Musée | Musée d'art moderne et contemporain de Saint Etienne |
Catalogue de l'exposition Eric Manigaud. La mélancolie des vaincus, présentée au Musée d'art moderne et contemporain de Saint Etienne - MAMC+ (dès la réouverture des lieux culturels et jusqu’au 05 avril 2021).
Cet ouvrage est le résultat d'une forme hybride entre un livre d'artiste et un catalogue d'exposition. Trois textes viennent approfondir l'oeuvre d'Eric Manigaud — rapprochant l'ouvrage des catalogues d'expositions traditionnellement conçus — tandis que le cahier d'images inclut un travail graphique et une présentation inédite des oeuvres de Manigaud — le rapprochant ainsi d'un livre d'artiste.
Né en 1971 à Paris Vit et travaille à Saint-Etienne. Agrégé d'arts plastiques, Eric Manigaud, en historien, exhume les premières photographies scientifiques témoignant d'un passé refoulé (première guerre mondiale etc) et se propose d'en révéler la part d'ombre par l'usage du crayon et du graphite, en dessinateur. Si l'artiste au moyen d'une projection par la lanterne magique s'emploie à calquer son dessin sur la photographie, favorisant ainsi, par cette représentation à première vue mimétique, une certaine confusion des mediums, son entreprise de création n'est pas réductible à une simple opération de retranscription.
Par le recours à la mine de plomb, il renforce l'effet de réel, conférant ainsi une certaine densité à l'ombre et offrant ainsi à ces individus l'épaisseur leur permettant de prendre corps. Mais par cette technique et le geste qui lui est associé, il esquisse aussi les contours vacillants de l'ombre, tentant de figurer un espace transitoire entre lumière et obscurité, vie et mort, la figuration de ces individus qui semblent dans un entre-deux ontologique confine ainsi à l'irréel.
De ces images caractérisées par l'objectivité de la capture photographique, il fait émerger, en portraiturant mutilés de guerre, individus malades, internés, la subjectivité. Il propose au regardeur de reconsidérer ces individus dont la défiguration tient surtout au filtre déformant que l'on appose sur eux. Cette mise à distance induite par un sentiment d'étrangeté se mue en un mouvement de recul propice à la prise de conscience de notre intolérance vis à vis de ce que l'on considère comme une déviance à la norme.
Eric Manigaud met ainsi au jour la part d'ombre de notre humanité en faisant de ces âmes sondées au moyen de ses dessins un miroir qu'elle se tend à elle-même.
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