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Beau-livre. Pendant des siècles, les Vénitiens ont considéré l'Adriatique comme leur golfe et revendiqué la souveraineté sur les eaux de cette mer que le doge épousait rituellement chaque année.
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Référence | 9782742790333 |
Editeur(s) | Actes Sud |
Format | Ouvrage relié |
Nb. de pages | 200 |
Langue | Français |
Dimensions | 300 x 260 |
Date parution | 01/09/2010 |
Poids | 1.752 |
Ils n'en ont pourtant jamais dominé la totalité des rives. L'autorité de la République de Saint-Marc s'est exercée par intervalles sur les flots et, de manière plus stable, sur différents points de la côte orientale : en Istrie, sur les îles du Quarner, puis sur celles de Dalmatie qui masquent des ports tels que Zara et Spalato. Cet ensemble discontinu était disposé entre la mer et d'abruptes montagnes. Interrompu par le territoire de Raguse, il se prolongeait encore par quelques places dans les Bouches de Kotor, tandis que la forteresse de Corfou montait la garde au-delà du canal d'Otrante.
L'Adriatique des Vénitiens, c'est d'abord une route maritime que parcourent galères et bâtiments de commerce, le long d'une côte dont le dédale d'îles et de presqu'îles est propice à la piraterie. C'est ensuite un chapelet de places fortes dressant leurs bastions entre les flots et les murailles rocheuses qui barrent très vite l'horizon. C'est enfin des départs de route qui montent vers un arrière-pays invisible et sauvage, terre étrangère dont surgissent l'invasion et la peste mais dont proviennent aussi marchandises et transhumances.
Le monde italo-slave et catholique de ces confins entre terre et mer avait trouvé en Venise sa protectrice face aux Turcs. Longtemps après la disparition de la Sérénissime, sa marque est demeurée : bastions, campaniles, palais, décors d'églises et de maisons témoignent encore de cette domination, d'abord imposée mais finalement regrettée, qui - comme à Raguse - fit des eaux de l'Adriatique mieux qu'une frontière : une aire de civilisation vénitienne.
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