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Beau-livre de l'Imprimerie Nationale. L'architecture et le décor de demeures luxueuses ou plus humbles, de Grenade à Mossoul et de San'a à Istanbul, illustrent les spécificités de la conception de l'espace et des relations entre privé et public, ainsi qu'entre intérieur et extérieur en Orient.
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Référence | 9782742784738 |
Artiste-Genre | Architecture |
Auteur(s) | Gérard Degeorge, Jean-Claude David |
Editeur(s) | Imprimerie nationale |
Format | Ouvrage relié |
Nb. de pages | 279 |
Langue | Français |
Dimensions | 300 X 260 |
Date parution | 08/09/2009 |
Poids | 2.508 |
Le livre déploie, d'Ispahan à Grenade et à Fès, du Caire à Damas et Alep, de Telouet à Topkapi, les multiples splendeurs de l'architecture et de la décoration orientales, où règnent le rythme de la géométrie, l'entrelacs des arabesques et la calligraphie sacrée.
L'ouvrage inscrit cette beauté dans la réalité complexe et unitaire d'un monde issu du nomadisme et de la parole de Dieu. Les influences peuvent être les plus excentrées hellénistiques, persanes, ottomanes, italiennes, voire wisigothiques ; les styles régionaux différer profondément, les matériaux s'étager de la terre crue aux pierres multicolores et au marbre, en passant par le bois et la brique recouverte de céramique ou de stuc : les principes de l'urbanisme, de l'architecture domestique et du décor restent communs.
L'opposition fondamentale entre l'intérieur et l'extérieur, le privé et le public, préside à l'ordonnance de la demeure, et d'abord, au contraste saisissant entre la façade austère, nue, agrémentée seulement du décor de la porte, et, dès le seuil franchi, l'enchantement des façades internes, du bassin, des dallages, des îwâns surélevés, du jardin et des arbres de la cour (Damas, Bayt Khaled al-'Azm).
À l'intérieur, la transparence des espaces met en valeur l'exubérance décorative (Le Caire, Bayt Suhaymi) ou la pure luminosité (palais Mousafirhané) : espace central de dégagement, la qâ'a ouvre sur plusieurs îwâns, elle est comme une cour, le « centre de légèreté » de l'ensemble, la pièce noble par excellence (Alep, maison Ghazalé). Le départ entre le lieu de l'intimité privée, l'enclos sacré du harâm, (équivalent du téménos grec et du templum romain), dont l'accès est interdit aux étrangers, et les zones d'accueil ('ataba, durqâ'a), s'il remonte à l'antique distinction de l'oikos et de l'andron, sans doute d'origine perse, est sanctifié par la référence à la demeure du prophète à Médine, à la fois lieu de prière, habitation privée, cadre des entretiens publics et du traitement des affaires.
La description de ces riches palais et d'autres demeures plus modestes n'aurait guère de sens si elle ne s'accompagnait de celle des modes de vie et de leur évolution, passée et actuelle. Nul cloisonnement, nulle spécialisation fonctionnelle, marquée par un mobilier spécifique, dans la maison orientale : tout y est fluide, labile, adaptable au fil des besoins. Ce nomadisme intérieur, plus sans doute que l'origine incertaine de la tente du nomade, caractérise un style de vie qui fit, et fait encore, rêver luxe, calme et volupté peintres, poètes et voyageurs européens.
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