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L'image à l'époque gothique (1140-1280)

Editions Cerf - Ouvrage broché - 425 pages - Textes en Français - Publié en 24/04/2008

Après L'Image à l'époque romane (1999), Jean Wirth poursuit son étude d'ensemble de l'image au Moyen Âge en abordant l'époque des grandes cathédrales. L'image acquiert alors un prestige qu'elle n'avait jamais eu auparavant dans le monde occidental et qu'elle ne retrouvera plus.

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Référence 9782204079150
Editeur(s) Cerf
Format Ouvrage broché
Nb. de pages 425
Langue Français
Dimensions 242 x 172
Date parution 24/04/2008
Poids 1.165

Cela tient à une confiance dans le visible que manifestent aussi bien la pensée scientifique que le système religieux. Il s'ensuit, dans les arts, une recherche intense de la ressemblance qui aboutit, vers 1200, au retour du dessin d'après nature, abandonné à la fin de l'Antiquité.

Grâce à la polychromie de la statuaire - le plus souvent disparue depuis - les saints et les grands de ce monde prennent une présence et une séduction saisissantes. Pour rendre compte de ce moment privilégié de l'histoire de l'art, il fallait dépasser quelques préjugés, à commencer par les préjugés esthétiques comme les dichotomies entre idéalisation et représentation de la nature ou encore entre dessin technique et artistique. Il fallait aussi renoncer à expliquer la religion médiévale et ses réalisations par la crédulité d'un peuple opprimé et misérable.

Il fallait enfin tenter de surmonter une méconnaissance du système religieux médiéval, qui est entretenue aussi bien par ses héritiers que par ses détracteurs. Nous associons spontanément la religion au moralisme et nous avons quelque difficulté à imaginer la place qu'elle accordait au XIIIe siècle - à une époque où les plus grands savants pouvaient devenir papes - aux préoccupations scientifiques et esthétiques. Nous ne concevons pas plus facilement le décentrement qui s'est opéré dans le système au profit d'une sorte de déesse-mère, épouse d'un dieu qui ne régnera vraiment qu'à la fin des temps. On ne nous a pas enseigné souvent que les plus grands théologiens exigeaient d'adorer la chair du Christ et son image de latrie, encore moins qu'ils voyaient dans la résurrection de la chair le moyen de jouir pleinement de la vision béatifique, sacralisant ainsi le plaisir du plus noble des sens.

L'auteur : Jean Wirth, ancien élève de l'Ecole des Chartes, est professeur d'histoire de l'art du Moyen-äge à l'université de Genève. Spécialisste de l'image médiévale, il est l'auteur d'importants travaux qui se caractérisent par un égal intérêt pour les problèmes traditionnels de l'histoire de l'art et pour l'étude des systèmes de représentation. Il prépare actuellement le dernier volume de sa trilogie : L'image à la fin du Moyen Âge.

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