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" Je suis fils d’une génération qui fut entièrement détruite durant la Shoah. Un survivant de Belgique, rescapé grâce à l’aide de Chrétiens aujourd’hui reconnus par l’institut Yad Vashem au nombre des "Justes parmi les Nations". Je peux témoigner de ce qui a été perdu et tenter de faire en sorte que tout ne soit pas oublié."
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Référence | 9782757206065 |
Artiste-Genre | J. D. Kirszenbaum (1900 - 1954) |
Auteur(s) | Nathan Diament, Nadine Nieszawer, Dr Caroline Goldberg Igra, baron David de Rothschild |
Editeur(s) | Somogy |
Format | Ouvrage broché |
Nb. de pages | 183 |
Langue | Bilingue Français / English |
Dimensions | 280 x 246 |
Technique(s) | 180 illustrations |
Date parution | 06/03/2013 |
Epoque | XXe siècle |
Afficher le lien de contact | Oui |
"(…) La majeure partie de la famille de ma mère n’a pas eu cette chance. Originaires d’une petite ville de Pologne appelée Staszów, ils périrent quasiment tous dans les fours de Majdanek. (…) Je ne les ai jamais connus et, n’était-ce la preuve de leur existence conservée par le mémorial de Yad Vashem, je ne saurais rien d’eux aujourd’hui, pas même leurs noms. Dans la mesure où ma mère faisait partie d’une génération qui ne parlait pas, qui ne pouvait pas parler et qui, par conséquent, ne nous a pas dit ce qui s’était passé, la plupart des traces qu’avait pu laisser son histoire sont perdues. (…)
J’ai eu l’honneur de vivre dans une maison dont les murs s’ornaient des portraits de nombreux membres de ma famille maternelle que je n’eus jamais l’occasion de connaître et d’aimer. On pouvait voir aux mêmes murs des peintures décrivant la vie quotidienne dans la ville juive de Staszów. C’est par elles que j’ai appris à connaître Staszów et sa population juive. Elles étaient de la main de l’oncle de ma mère, Yehezkiel Kirszenbaum, un artiste de l’École de Paris qui vivait à Paris avec sa femme depuis le début des années 1930.
Kirszenbaum avait passé les années de guerre dans différents camps de travail en France et avait survécu. Sa femme n’avait pas eu cette chance et était morte à Auschwitz. Ses peintures, entreposées dans un atelier parisien, avaient été pillées et détruites par les nazis. (…)
J’ai fait la connaissance de Kirszenbaum en 1946, lorsqu’il vint de Paris nous rendre visite à Bruxelles. Je me souviens de son arrivée à notre appartement, brisé et anéanti. Un jour, je fis une promenade avec mon oncle. Il me tenait par la main. (Je ne pouvais pas alors imaginer l’étendue du désastre qui l’avait accablé – le meurtre de sa femme dans un camp de concentration et la perte de toute une vie de travail). Tandis que nous marchions, il me dit quelque chose – je ne me souviens pas exactement en quels termes – concernant "le champ de l’art qui conviendrait à ma personnalité". Comme si, en réalisant cette prophétie, il me serait donné de conserver son oeuvre et de rétablir l’apport artistique qui avait été le sien. Il m’avait ainsi délégué la tâche de rétablir sa juste place au sein de l’histoire des artistes juifs de l’École de Paris. Et cela incluait aussi bien les oeuvres qui décrivaient la vie au shtetl de Staszów, que celles qui participaient directement des évolutions et des courants dominants de l’art moderne et présentaient des similarités stylistiques notables avec les oeuvres contemporaines cubistes et expressionnistes, et avec les débuts de l’abstraction.
Il est essentiel de rétablir aujourd’hui l’importance de l’héritage artistique de Kirszenbaum, et particulièrement celle des oeuvres qui évoquent un temps à jamais détruit ; cette période qui a vu le développement du sionisme et l’implication des artistes juifs dans les révolutions sociales et culturelles concomitantes qui marquèrent la fin du dix-neuvième et les débuts du vingtième siècle. (…) " Nathan Diament.
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