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Pierre Jacques Volaire 1729 -1799, dit le Chevalier Volaire

Pierre Jacques Volaire - Editions Arthéna - Ouvrage relié - 488 pages - Textes en Français - Publié en Novembre 2010

" Aucun peintre n’a égalé Volaire dans la représentation de l’eau, du feu et des clairs de lune ". Ainsi le riche voyageur anglais et célèbre collectionneur Henri Blundell évoque-t-il Volaire, le plus illustre représentant du védutisme napolitain et le spécialiste incontesté des éruptions du Vésuve.

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Référence 9782903239435
Artiste-Genre Pierre Jacques Volaire
Editeur(s) Arthéna
Format Ouvrage relié
Nb. de pages 488
Langue Français
Dimensions 320 x 240
Technique(s) 589 illustrations dont 113 en couleurs
Date parution Novembre 2010

Né à Toulon en 1729 dans une famille de peintres et de décorateurs, Volaire devient en 1755 le collaborateur de Joseph Vernet, chargé par Louis XV de peindre la série des Ports de France. Volaire accompagne le célèbre paysagiste pendant huit années, à Bordeaux, Bayonne, Rochefort, La Rochelle, collaborant à la réalisation de la série ainsi qu’à des tableaux destinés à une clientèle privée.

Volaire tire un grand profit de l’enseignement de Vernet, tant pour la méthode de travail que pour la conception du paysage, en accordant une attention particulière à l’étude directe de la nature, en exécutant de nombreux dessins sur le motif, en associant la vue topographique et le « paysage historié », en montrant du goût pour les compositions sobres, élégantes et aérées, et en s’intéressant aux variations climatiques et météorologiques, aux scènes familières et au sentiment.

En 1763, Volaire se fixe à Rome où, la même année, il signe ses premiers tableaux : Paysage avec des femmes se baignant près d'une cascade (localisation actuelle inconnue) et Vue d’un port méditerranéen (Los Angeles, The J. Paul Getty Museum), des paysages de composition d’une facture décorative, associant le vocabulaire du védutisme romain à la leçon de Vernet.

Dès 1764, il est admis à l’Académie de Saint-Luc. Il entre en relation avec les pensionnaires du palais Mancini et se fait connaître des voyageurs français et anglais du Grand Tour, ainsi que de leurs puissants agents. Il parvient ainsi à asseoir sa réputation, à établir sa fortune et à construire le réseau d’une clientèle.

En 1767, il assiste probablement à sa première éruption du Vésuve, immortalisée dans un tableau conservé aujourd’hui au musée du Louvre. Fasciné par ce phénomène naturel et par ses potentialités picturales, il décide de se consacrer à sa représentation. L’intérêt nouveau que les voyageurs portent à Naples en raison de son développement urbain et institutionnel sous le règne des Bourbons, du transfert des collections Farnèse, des découvertes d’Herculanum et de Pompéi, de l’activité ininterrompue du Vésuve et du goût récent pour la nature et les paysages, décident alors Volaire à s’établir définitivement dans la cité campanienne. Tout en veillant à s’intégrer dans les institutions artistiques italiennes (il devient membre des académies de Florence et de Bologne), il fréquente la communauté internationale des peintres établis à Naples (Hackert, Fabris, Jones…) et accueille les artistes de passage dans la cité (Vien, Pécheux, Canova…). Il reste en outre en contact avec ses collègues demeurés en France (Vernet…) et envoie ses tableaux aux expositions de Paris et de province. L’artiste utilise avec habileté tous les moyens capables de favoriser le développement de sa carrière, travaillant pour les souverains (Ferdinand IV et Catherine II), gagnant l’estime des diplomates (Choiseul, Hamilton) et nouant des relations avec les riches voyageurs.

Bien qu’essentiellement connu aujourd’hui, comme ce fut aussi le cas de son vivant, pour ses spectaculaires représentations du volcan, Volaire est aussi l’auteur de séduisants paysages à l’atmosphère limpide et cristalline – des vues de la Solfatare, de poétiques marines à la composition simple, empreintes de douceur et de nostalgie – qu’il finit par préférer à la fin de sa vie aux effets pyrotechniques et aux compositions scénographiques.

Certes, ses « Éruptions du Vésuve » ont constitué pour le Grand Tourist le tableau souvenir par excellence du séjour à Naples ; mais elles sont aussi un témoignage de la curiosité scientifique de cette époque, elles s’insèrent dans l’entreprise d’explication des phénomènes de la nature initiée par l’Encyclopédie et relèvent enfin de la conception du sublime définie par Burke. Leur succès auprès des amateurs européens incitera de nombreux artistes à reprendre les formules mises au point par le peintre.

L’oeuvre de Volaire occupe une place importante dans l’évolution de la peinture européenne de paysage du XVIIIe siècle, entre Vernet et Wright, en raison de l’originalité de son thème de prédilection et de son caractère préromantique. Bien que l’artiste soit tombé dans l’oubli peu après sa mort, il a réussi, par sa peinture, à exprimer les sentiments, les intérêts et la culture de son siècle : le cosmopolitisme, le voyage, la curiosité, le souci de l’observation et le goût de l’expérience, la sensibilité, la passion pour la nature, l’angoisse de la fuite du temps
face à l’imminence des catastrophes.

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