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Published on Thursday 14 June 2012
Misia Godebska (1872-1950) est une figure de légende de la vie artistique française de la Belle Epoque aux Années folles. Les rencontres successives et sa présence magnétique aux côtés des artistes ont fait d'elle une muse, un mécène et un arbitre du goût pendant plusieurs décennies.
L'exposition la présente sous quatre facettes : la musicienne, la muse, la mécène et l'amoureuse. D'abord musicienne, Misia (Marie Sophie Olga Zénaïde Godebska, Saint-Pétersbourg 1872 - Paris 1950) est l'élève de Fauré et fréquente les compositeurs les plus inspirés de son temps, Debussy, Ravel, Stravinski, Satie, Poulenc.
En 1893, le mariage de Misia avec Thadée Natanson, un ami d'enfance devenu directeur de La Revue blanche, propulse la jeune musicienne au centre d'un groupe de créateurs d'avant-garde défendant un art suggestif, symboliste et décoratif. Elle incarne alors l'idéal de la Parisienne élégante.
Thadée, ruiné par La Revue blanche, pousse Misia dans les bras du richissime magnat de la presse Alfred Edwards, le fondateur du Matin, qu'elle épouse en 1905. Elle préside désormais aux soirées artistiques et aux intrigues du Tout-Paris de l'avant-guerre et des Années folles.
Son rôle d'entremetteuse entre les créateurs et l'aristocratie internationale lui fournit un puissant ressort pour imposer ses goûts, proclamer ses admirations et ses antipathies. Surnommée Madame Verdurinska par Coco Chanel, son amie la plus proche à partir de 1916, Misia sert en partie de modèle pour le personnage de la princesse Yourbeletieff inventée par Proust (A la Recherche du temps perdu).
C'est en 1908, qu'elle rencontre le peintre d'origine catalane, José Maria Sert, avec qui elle vivra jusqu'à sa rencontre en 1925 avec la sculptrice d'origine géorgienne Isabelle Roussadana Mdivani (1906-1938), dite Roussy, qui deviendra sa maîtresse.
Le tourbillon de la vie transforme progressivement cette muse en héroïne tragique de roman russe. Ses relations tumultueuses avec ses maris, ses amis, ses artistes sont évoquées dans l'exposition à travers des tableaux et des estampes signés Vallotton, Vuillard, Marie Laurencin ainsi que de nombreuses photographies.
Exposition Misia, Reine de Paris, au musée d'Orsay, jusqu'au 9 septembre 2012.
Musée d'Orsay, entrée par le parvis, 1, rue de la Légion d'Honneur, 75007 Paris .
Accès métro : Solférino, Odéon / RER C : Musée d'Orsay / Bus : 68, 69, 24.
Horaires : ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 9h30 à 18h (fermeture des caisses à 17h), le jeudi jusqu'à 21h45
Plein tarif : 12 € ; tarif réduit : 9,5 €. Moins de 18 ans, adhérents : gratuit
Catalogue d'exposition : Misia, Reine de Paris, éditions Gallimard.
Commissariat d'exposition : Isabelle Cahn, conservateur au musée d'Orsay, Marie Robert, conservateur au musée d'Orsay