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Published on Wednesday 05 December 2007
Première exposition consacrée au peintre suisse en France, depuis la monographie du Petit Palais de 1983, la manifestation du musée d'Orsay a pour ambition de rendre à Ferdinand Hodler la place centrale qui était la sienne au sein des avant-gardes européennes du tournant du XXe siècle. Il fut considéré de son vivant comme l'un des chefs de file de la modernité. Peintre d'histoire et de figures, paysagiste exceptionnel, il invente un art simplifié, monumental et expressif, ouvrant la voie à l'abstraction et à l'expressionnisme.
Au tournant du siècle, Zurich, Genève, Iéna ou Francfort lui passent d'importantes commandes publiques qui sont autant d'occasions pour l'artiste d'expérimenter son goût pour une peinture simplifiée, monumentale et décorative. Il met en scène des épisodes fondateurs de l'histoire de la Confédération suisse (La bataille de Morat, 1917, Glaris, Kunsthaus) et des figures qui deviennent emblématiques comme les faucheurs et bûcherons. Hodler s'impose ainsi dès la fin des années 1890 comme le peintre national suisse par excellence.
Convaincu que la beauté repose sur l'ordre, la symétrie et le rythme, Hodler fonde ses compositions sur ce qu'il appelle le "parallélisme" ("répétition de formes semblables") (Paysage rythmique au Lac Léman, 1908, collection particulière). Hodler est également un portraitiste profondément novateur : en témoignent des effigies de collectionneurs (Portrait de Gertrud Müller, 1911, Soleure, Kunstmuseum), de poètes et de critiques qui l'ont soutenu, mais aussi des autoportraits sans concession (Autoportrait aux roses, 1914, Schaffhouse, Museum zu Allerheiligen), qui préfigurent le "cycle de Valentine", sans équivalent dans l'histoire de l'art.
De sa compagne à l'agonie, Valentine Godé-Darel, Hodler tire entre 1914 et 1915 une série de portraits qui sont autant de témoignages bouleversants de l'avancée de la maladie et de la mort (Valentine sur son lit de mort, 1915, Bâle, Kunstmuseum). Après ce cycle, Hodler poursuit sa méditation sur la mort à travers une série de vues presque abstraite du lac de Genève où culmine la quête de simplicité et d'unité que le peintre n'a cessé de radicaliser : "Plus je m'approche de la grande Unité, plus je veux que mon art devienne simple et grand."
Helmut Federle
Afin de nouer un dialogue entre l'oeuvre de Hodler et l'art du présent, le musée d'Orsay invite Helmut Federle dans le parcours de l'exposition. L'artiste, qui a toujours reconnu Hodler comme une de ses sources majeures, a choisi quatre dessins de montagnes et un grand tableau monumental 4.4 the Distance, 2002 (collection particulière) en contrepoint de la peinture de Ferdinand Hodler.
Né à Soleure en Suisse en 1944, Federle est un des plus importants peintres abstraits ontemporains. Pour lui, "la forme doit toujours être spirituelle" : plus que les ressemblances formelles et la parenté du sujet (des montagnes stylisées), ce principe rapproche Federle du peintre auquel il a dédié un ensemble d'oeuvres sous le titre "Hommage à Hodler".
Cette exposition est organisée en coproduction avec la Réunion des musées nationaux
et bénéficie du soutien de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture. Elle rassemble quatre-vingt-un tableaux majeurs jalonnant la carrière de l'artiste, à partir du milieu des années 1870 jusqu'aux paysages ultimes de 1918 : tous les genres abordés par le peintre, grandes compositions de figures symbolistes, tableaux d'histoire, paysages et portraits sont représentés. Deux cabinets d'arts graphiques, autour des compositions symbolistes (Le Jour III, 1909-10, Lucerne, Kunstmuseum, et la Vérité II, 1903, Zürich, Kunshaus) et des peintures d'histoire, permettent de comprendre les processus de création de Hodler, dessinateur inlassable. Une quarantaine de photographies, prises par des proches et en particulier par Gertrud Dubi-Müller, amie, collectionneuse et modèle de Hodler, permettent d'entrer dans l'atelier du peintre.
Commissaire général : Serge Lemoine, président de l'Etablissement public du Musée
d'Orsay.
Commissaire : Sylvie Patry, conservateur au musée d'Orsay.
Scénographe : Pascal Rodriguez.
Graphiste : Marion Solvit.
Horaires : tous les jours, sauf le lundi, de 9h30 à 18h, le jeudi jusqu'à 21h45